150 000 personnes en France seraient touchées par le syndrome de fatigue chronique, appelée "encéphalomyélite myalgique". Il s'agit d'un syndrome très hétérogène qui se traduit par une fatigue extrême, des difficultés de concentration, des maux de tête et parfois des douleurs musculaires. Aujourd’hui, on en sait peu sur les causes de ce syndrome. C'est pourquoi il n’existe pas de traitements spécifiques, seulement des médicaments pour soulager les symptômes.
Des chercheurs néerlandais viennent de publier les résultats d’une étude sur ce syndrome dans Frontiers in Endocrinology. Selon eux, le syndrome de fatigue chronique pourrait s’expliquer par un dérèglement hormonal et en particulier un taux de triodothyronine (syndrome Low T3).
Un déséquilibre sur différentes hormones
L’étude a porté sur 98 patients atteints de fatigue chronique et 99 personnes saines. Les scientifiques ont comparé leurs fonctions thyroïdiennes et les différents marqueurs de l’inflammation. Les patients atteints de fatigue chronique avaient des niveaux plus faibles de certaines hormones thyroïdiennes par comparaison aux autres, comme par exemple pour la thyroxine ou la triiodothyronine.
Pourtant, aucun d’entre eux n’avait de niveau anormal en ce qui concerne l’hormone de stimulation thyroïdienne (TSH). Une autre hormone thyroidienne, appelée rT3, était elle présente en quantité élevée. Le corps s’adapte dans la production des hormones, et compense le faible niveau des deux autres hormones avec la rT3.
Des résultats qui pourraient faire progresser la recherche de traitement contre le syndrome de fatigue chronique. Un adolescent sur cinquante serait concerné, mais dans neuf cas sur 10, ces jeunes ne sont pas crus lorsqu'ils parlent de leur symptôme.