La chirurgie de l’obésité est en plein essor en France. Entre 2008 et 2014, le nombre d’opérations est passé de 17 659 à 47 544. 23% d’entre elles sont consacrées à la pose d’un anneau gastrique afin de réduire la taille de l’estomac. Si l’objectif principal de ces opérations est de faire perdre du poids aux patients pour leur santé, d’autres effets positifs peuvent être constatés.
Des chercheurs de l’école de médecine de New-York viennent de publier les résultats d’une de leurs recherches à ce sujet. Elle montre que les opérations de pose d’anneau gastrique permettent de soulager les patients atteints de douleurs chroniques du genou.
Des résultats valables quel que soit l’IMC
120 personnes ont été interrogées pour cette étude. Toutes ont été opérées entre 2002 et 2015 pour une pose d’anneau gastrique. Juste avant de subir l’opération, elles ont rempli un questionnaire sur les douleurs ressenties aux niveaux des articulations des genoux, le même questionnaire leur a été fourni un an après la pose de l’anneau puis 14 ans plus tard.
Les personnes ayant subi l’opération à l’âge de 40 ans environ ont ressenti une diminution de la douleur de 50 à 60% un an après l’opération. L’indice de masse corporelle (IMC) avant l’opération n’influe pas sur les résultats. Les personnes avec un IMC supérieur à 40 étaient aussi nombreuses à voir leur douleur diminuer que celles avec un indice inférieur à 40 avant l’opération.
Une opération à réaliser tôt
Jonathan Samuels est rhumatologue au sein de l’école de médecine de New-York, il fait partie des principaux auteurs de l’étude. Il explique : « Notre étude montre que les personnes en obésité extrême qui veulent calmer leurs douleurs articulaires aux genoux doivent songer à recourir à une pose d’anneau gastrique tôt, car les effets positifs de l’anneau diminuent avec l’âge. »
En fait, plus un patient attend, plus les dommages causés sur les articulations sont importants, et plus il est difficile de les soulager. De fait, la baisse ressentie de la douleur est moins importante avec l’âge. Les personnes opérées dans leur soixantaine affirment ressentir en moyenne une baisse de douleur comprise entre 20 et 30%. C’est plus de 30 points inférieur à ceux âgés de 40 ans. Cette chirurgie n’est toutefois pas sans risque. Après l’opération, le risque de troubles psychologiques est élevé. Il est donc nécessaire de suivre ensuite les patients sur le long terme.
Une réduction de la sécrétion des protéines de l'inflammation
Les obèses souffrent de douleurs d'arthrose des genoux mais, paradoxalement, aussi de douleurs d'arthrose des mains, alors qu'il est éviedent qu'ils ne marchent pas sur les mains. Ces douleurs des mains seraient liée à une sécrétion de protéines pro-inflammatoires par la graisse contenue à l'intérieur des organes du ventre : la graisse viscérale.
Ces "adipokines" seraient à l'origine d'une arthrose évolutive et d'un état inflammatoire que la chirurgie bariatrique et la perte massive de graisse feraient régresser. La perte de poids aurait dont un intérêt majeur au cours de l'arthrose, non seulement via la réduction de la charge articulaire, mais aussi vi la réduction de la graisse viscérale et de la sécrétion des adipokines qui en découlent.