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Risque cardiovasculaire

La grippe et les pneumonies multiplient par 6 le risque de crise cardiaque et d'AVC

Par Camille Boivigny

Une nouvelle étude révèle que les infections comme la grippe et la pneumonie augmentent le risque de crise cardiaque et d’AVC.

WILDPIXEL/ISTOCK

Des chercheurs britanniques rapportent dans une récente étude que la grippe et la pneumonie augmentent le risque de crise cardiaque et d’AVC. Leurs résultats suggèrent que la vaccination contre ces deux infections pourrait avoir un rôle essentiel dans la prévention du risque cardiovasculaire.

Les résultats de cette étude sont publiés dans le European Respiratory journal.

Un risque 6 fois plus élevé en cas d'infection respiratoire

Le risque de faire une crise cardiaque (infarctus) ou un AVC est six fois plus élevé après une grippe ou une pneumonie. C’est ce que dévoile la plus grande étude sur le risque cardiovasculaire en cas d’infection respiratoire. Selon Charlotte Warren-Gash, Professeur à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, « les maladies cardiaques, les AVC et les infections respiratoires basses sont les trois principales causes de décès ».

Les chercheurs britanniques expliquent qu’il existe deux phénomènes distincts : d’un côté les infections respiratoires augmentent le risque de crise cardiaque et d’AVC en induisant une inflammation qui peut favoriser le développement de caillots sanguins ; d’un autre côté le virus de la grippe (influenza) et la bactérie responsable de la pneumonie (S. pneumoniae) peuvent avoir des effets délétères sur le muscle cardiaque.

Une étude de registre

Concrètement, les chercheurs ont analysé les données nationales de surveillance des infections (Scottish Morbidity Record) de 2004 à 2014 et identifié 1 227 adultes ayant eu un premier infarctus et 762 ayant eu un premier AVC, tous parallèlement à une infection respiratoire virale ou bactérienne.

Ils constatent que lors d’une infection respiratoire les malades sont six fois plus susceptibles de faire une crise cardiaque ou un AVC. La bactérie S. pneumoniae et le virus de la grippe sont, selon les chercheurs, les deux microorganismes ayant l’impact le plus important sur l’augmentation du risque cardiovasculaire.

La pertinence de la vaccination

Les répercussions des infections sur le risque cardiovasculaire sont plus graves chez les personnes de moins de 65 ans, classe d'âge où la vaccination et plus efficace. Le fait d’être vacciné pourrait donc conférer une certaine protection quant au risque cardiovasculaire après une infection respiratoire.

Les chercheurs expliquent toutefois ne pas avoir pu déterminer les effets individuels des virus respiratoires les plus courants ou de comprendre la physiopathologie des infections respiratoires sur le système cardiovasculaire. Selon eux, d’autres virus constituent des éléments déclencheurs d’évènements cardiovasculaires, sans qu’il existe de vaccins contre ces pathogènes.

Ils recommandent aux personnes atteintes de maladies chroniques et à celles qui sont d’ores et déjà à risque de crise cardiaque et d’AVC de se faire vacciner.