Les malades qui souffrent d’un cancer de l'estomac (cancer gastrique) à un stade précoce, limité à la muqueuse gastrique (ou à la sous muqueuse), ont généralement une atrophie glandulaire de la muqueuse gastrique et sont exposés à un haut risque de développement ultérieur de nouveau cancer gastrique.
Des chercheurs coréens rapportent dans une récente étude que chez ces patients, le traitement d’une infection à Helicobacter pylori, un des premiers facteurs de risque du cancer gastrique, conduit à des taux plus faibles de 2ème cancer gastrique, c’est-à-dire diagnostiqué après le traitement du cancer primitif (cancer "métachrone"), ainsi qu’une moindre atrophie glandulaire. Leurs résultats sont publiés dans le NEJM du 22 mars 2018.
Study shows Helicobacter pylori therapy effective in lowering rates of metachronous gastric cancer. Full trial results: https://t.co/bgolLjSmzl pic.twitter.com/iZl2QZbMxI
— NEJM (@NEJM) March 21, 2018
Helicobacter pylori et incidence du cancer gastrique
Jusqu’alors, les effets à long terme du traitement éradiquant Helicobacter pylori demeuraient mal évalués vis-à-vis de l’amélioration histologique des biopsies de muqueuse gastrique et la prévention du risque de 2ème cancer gastrique.
Une équipe de chercheurs coréens a donc conduit un essai randomisé en double aveugle et contrôlé incluant 396 patients après une résection endoscopique d’un cancer gastrique à un stade précoce ou d’un adénome de haut grade.
194 d’entre eux ont reçu un traitement visant à éradiquer la bactérie Helicobacter pylori et 202 un placebo. Leur suivi a duré 5,9 ans. L’objectif était de déterminer le risque de 2ème cancer gastrique au cours d’un suivi d’un an ou plus et l’amélioration de l’atrophie glandulaire.
Moins de récidive et une atrophie glandulaire moindre
En pratique, 14 malades sous traitement (7,2%) ont développé un 2ème cancer gastrique contre 27 patients (13,4%) sous placebo. Parmi les 327 patients chez qui on a réalisé une analyse histologique, 48,4% malades sous traitement et 15% des malades sous placebo ont eu une amélioration de l’atrophie glandulaire.
A noter qu’aucun événement indésirable grave n’a été observé. En revanche, les événements indésirables légers étaient plus fréquents chez les individus traités.
Les chercheurs concluent donc que les malades atteints d’un cancer gastrique précoce développent moins de 2ème cancer gastrique quand ils sont traités pour une infection à Helicobacter pylori et une atrophie glandulaire de la muqueuse gastrique est également moins fréquente par rapport aux patients non traités. Reste à déterminer si ces résultats impliquent de traiter Helicobacter pylori systématiquement chez les malades souffrant d'un cancer de l'estomac.
New Quick Take video: Treating Early Gastric Cancer https://t.co/pZYUxStOOv pic.twitter.com/gUB2yKI9Vj
— NEJM (@NEJM) March 21, 2018