L’utilisation des antibiotiques n’est pas sans conséquence. La plus importante est la résistance des bactéries, qui se développe de plus en plus et rend, à terme, ces traitements inefficaces.
Mais une nouvelle étude, présentée à l’occasion du meeting Epidemiology and Prevention, Lifestyle and Cardiometabolic Health Scientific Sessions 2018 de l’American Heart Association, montre que les femmes qui consomment des antibiotiques sur une longue période, ont plus de risques de mourir à cause de problèmes cardiaques.
Le microbiote intestinal perturbé
De précédentes études ont montré en quoi les antibiotiques modifiaient notre flore intestinale, y compris chez les enfants. Ainsi, ces traitements peuvent transformer durablement les micro-organismes qui peuplent notre tube digestif.
« Les modifications du microbiote intestinal sont associées à des troubles menaçant la vie, tels que les maladies cardiovasculaires et certains types de cancer », explique Lu Qi, professeur d’épidémiologie à l’Université de Tulane, à la Nouvelle-Orléans.
Un risque de décès plus élevé de 27%
Les chercheurs de l’étude ont suivi, de 2004 à 2012, 37 510 femmes, âgées de 60 ans et plus, qui ont signalé leur utilisation d’antibiotiques, la période et le temps du traitement. Ils ont classé ces femmes en fonction de la durée d’utilisation des antibiotiques: moins de 15 jours, 15 jours à moins de deux mois, deux mois à plus.
Résultat: les femmes qui ont pris des antibiotiques pendant deux mois et plus à la fin de l’âge adulte avaient 27% plus de risques de mourir. Le risque de décès lié à un problème cardiovasculaire était aussi plus grand de 58%.
Women’s antibiotic use linked to higher risk of death from heart disease, other causes. #EPILifestyle18 https://t.co/oLbxFH9ZGc pic.twitter.com/DGFhSZlNr2
— AHA Science (@AHAScience) March 22, 2018
Des résultats à prendre avec précaution
S’il existe bien une association entre antibiotiques et risques de décès, les chercheurs mettent en garde. « Il n’est pas encore clair si l’utilisation d’antibiotiques à long terme est la cause spécifique de l’association », détaille le professeur Lu Qi.
Toutefois, cela permet d’identifier les personnes ayant consommé des antibiotiques pendant de longues périodes comme des personnes à risques, à surveiller de près.