Cela fait plus de 40 ans que l’on cherche un vaccin contre le Sida. Cela fait plus de 40 ans que les principales pistes se sont dégonflées… Par exemple il y a quelques années, on a imaginé une nouvelle approche pour un nouveau raisonnement dans la mise au point d’un vaccin : devant une maladie sexuellement transmissible, pourquoi ne pas mettre au point un vaccin strictement local ? La plupart des chercheurs essaient en effet de fabriquer un vaccin traditionnel : injecter un petit peu de virus atténuée pour provoquer l’organisme qui saura alors se défendre lorsque, par la suite, le sang sera en contact avec le vrai virus. Mais dans le sida cela ne marche pas… On obtient une protection imparfaite, loin des 100% . Cette piste n’est pas allée très loin.
On ne compte pas les annonce prématurées et partielles qui promettent l’arrivée imminente d’un vaccin sans qu’hélas rien ne se concrétise ? Probablement parce que ces études nécessitent des moyens financiers importants et que l’espoir aide la levée de fonds ; Pour montrer aussi que cet espoir subsiste…
Il ne faut pas être injuste avec la recherche. Elle a su, en une dizaine d’année, identifier le virus, le dépister, trouver un moyen pour s’en protéger, le préservatif, et surtout un traitement efficace.
Un vieux virus très sophistiqué
Pourtant cette recherche bute sur le mur du vaccin. Certainement en raison de l’extrême complexité de ce virus. Décrit un peu naïvement lors de sa découverte comme un nouveau virus très rustique, c’est en fait une épouvantable machine de guerre, probablement très ancienne, qui n’attendait pour renaître, que de nouvelles conditions que le monde moderne lui a offert, avec un brassage rapide des populations et des facteurs écologiques nouveaux.
Les "progresseurs" lents
Pourtant on sait que cette protection est théoriquement possible et, comme souvent en médecine, cette affirmation provient d’exemples que nous fournit la nature. Il existe en effet des humains naturellement protégés contre le sida : Soit qui ont des rapports non protégés avec des séropositifs sans jamais être contaminés, soit qui réussissent à bloquer naturellement, sans le moindre traitement, la multiplication du virus dans leur sang et sont donc protégés contre ses effets. Il y a ce que l’on appelle les « progresseurs lents » (2 à 5 % des séropositifs) qui restent longtemps indemnes du sida et de son cortège de maladies opportunistes mais il y a aussi quelques très rares individus privilégiés baptisés « contrôleurs de virus » ; Moins de 1 % des séropositifs, qui fabriquent des anticorps capables de reconnaître très spécifiquement les cellules infectées et de les tuer.
C’est la piste de recherche principale qui pourrait un jour déboucher sur la mise au point de vaccins prometteurs contre le sida ou sur de nouveaux traitements à base d'immunothérapie.