Strasbourg, Lyon ou encore Bourges, plusieurs services d’urgence ont été en grève ces dernières semaines partout en France. Dans certains cas, la grève est toujours en cours. Tous dénoncent le manque de moyens et des conditions de travail trop mauvaises.
Invitée dimanche de l’émission Questions politiques sur France Inter / France Info / Le Monde, la ministre de la santé Agnès Buzyn s’est exprimée sur le sujet. Elle a déclaré : « il y a un problème clair au niveau des urgences. (…) Elles sont totalement engorgées parce que la majorité des personnes qui s’y présentent ne devraient pas y être. » Selon elle, il est nécessaire de réformer la médecine de ville pour faire face à l’engorgement des services d’urgence.
Un rapport sur les soins non programmés
Il est « impératif d’organiser la médecine de ville pour qu’elle puisse prendre en charge énormément de demandes de patients qui n’ont rien à faire aux urgences », a souligne la ministre de la santé.
Un rapport est en train d’être réalisé par le député (LREM), aussi urgentiste, Thomas Mesnier sur les « soins non programmés ». Il doit permettre de limiter le recours aux services d’urgence.
Les épidémies en cause
Il faut, toujours selon la ministre, travailler sur la flexibilité des urgences. C’est-à-dire augmenter la capacité à ouvrir des lits lorsqu’il y a une épidémie. Pour Agnès Buzyn, l’épidémie de grippe de cette année explique « en grande partie l’engorgement des urgences ». « On ne peut pas s’émouvoir chaque année de l’engorgement des urgences aux mois de décembre-janvier-février et ensuite ne pas se faire vacciner contre la grippe », a-t-elle souligné.
Depuis le 10 janvier dernier, l’association Samu-Urgences de France a lancé le « no bed challenge ». Le site comptabilise chaque jour le nombre de patients restés la nuit sur des brancards faute de place, afin de sensibiliser les décideurs à l’engorgement des services d’urgence. Depuis le lancement, plus de 20 000 patients ayant passé une nuit sur un brancard ont été recensés.