Il faut prendre en charge les personnes atteintes d’électrohypersensibilité, même si on en sait peu sur le lien entre ce syndrome et les ondes électromagnétiques. C’est le message de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dans un rapport publié mardi 27 mars. Selon l’organisation, il est aussi nécessaire de continuer les recherches sur l’électrohypersensibilité.
Prendre en charge la douleur
L’analyse publiée est le résultat de travaux réalisés sur l’ensemble de la littérature scientifique sur le sujet, mais aussi d’auditions de médecins, de chercheurs, d’associations et de personnes concernées par les troubles de l’électrohypersensibilité.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a donné en 2005 une définition de l’électrohypersensibilité, il s’agit d’une sensibilité aux champs électromagnétiques. Un syndrome qui peut être lié à l’utilisation du Wifi, du bluetooth, des téléphones portables, à la présence d’antennes relais.
Les symptômes sont souvent les mêmes et non spécifiques : maux de tête, difficultés de concentration, rougeurs, nausées ou encore des palpitations cardiaques. L’Anses reconnaît ces symptômes et et la souffrance des malades. Elle suggère de prendre en charge les personnes atteintes.
Souvent, ces personnes sont isolées, parfois encore plus lorsqu’elles décident de changer de mode de vie, de déménager pour calmer les symptômes. Aussi, L'Anses juge nécessaire de former les professionnels de santé, pour améliorer l’accueil et l’écoute des personnes affectées.
Un syndrome toujours mal compris
L’Anses insiste aussi sur la nécessité de mettre en place des cadres de recherches adaptés à l’électrohypersensibilité, de réaliser des études de long-terme, avec un contrôle des conditions expérimentales. En 2009 déjà, le gouvernement a suggéré de mener des études sur les causes de l’électrosensibilité.
Plusieurs études montrent que ce trouble serait un effet « nocebo », c’est-à-dire que la souffrance ressentie est lié à une croyance sur le caractère délétère avéré des ondes. Les personnes qui s'en plaignent pensent que les ondes sont nocives, donc ils développent des symptômes.
En 2008, dans une étude menée à Berne, en Allemagne, où ni les malades, ni les évaluateurs ne savaient quand la borne émettait des ondes ou pas : il a été démontré que les personnes se déclarant électrosensibles ne sont objectivement pas capables de faire la différence entre la présence ou l’absence d’ondes électromagnétiques. Cette fois, l’Anses reconnaît que cet effet nocebo peut avoir un rôle dans l’existence et la persistance de ce syndrome, mais, et c’est là toute la nouveauté, elle n’exclut pas l’existence d’une « affection organique non identifiée ».
[#ElectroHypersensibilité] L’@Anses_fr publie les résultats de son expertise relative à l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques.
— Anses (@Anses_fr) March 27, 2018
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