« On ne naît pas femme, on le devient », la célèbre phrase de Simone de Beauvoir contraste avec la réalité médicale. Les différences biologiques entre homme et femme existent, et pourraient nécessiter un traitement différencié des hommes et des femmes.
D’abord, l’apparition d’une maladie peut varier selon le sexe. Certaines maladies sont plus fréquentes chez les femmes, comme l'Alzheimer, la dépression, l’ostéoporose, les maladies auto-immunes, etc. Mais les hommes sont plus susceptibles eux d’être atteints par des tumeurs du cerveau, du pancréas, d’être autiste ou d’avoir un accident vasculaire cérébral. Chez la femme, le cœur est plus petit et les vaisseaux sanguins sont aussi plus fins.
Les recommandations de l’Académie de médecine
Déjà en 2016, l’Académie nationale de médecine appelait à différencier hommes et femmes dans la recherche scientifique et la médecine. Dans l'intérêt des patients, elle recommande de concevoir ou d'interpréter les recherches menées sur l'animal ou sur l'Homme en tenant compte du sexe de l'individu.
Car la cellule peut réagir différemment selon le sexe, et donc les résultats valables sur des hommes peuvent être différents chez les femmes. Aussi, elle recommande d'intégrer ces différences sexuelles dans la formation des médecins et professionnels de santé.
Les femmes victimes de plus de clichés
L’adage populaire veut que les femmes aient une espérance de vie plus longue que les hommes. En réalité, depuis 2000, l’espérance de vie des femmes augmente moins vite que celle des hommes. Elles restent en bonne santé moins longtemps qu’auparavant.
Les maladies cardiovasculaires les concernent autant que les homme, alors même qu’il est répandu et communément admis que les maladies cardiovasculaires touchent plus les hommes. Autre exemple, la BPCO, broncho-pneumopathie chronique obstructive, le profil type d'un patient atteint de cette maladie serait un homme. Or 40% des patients sont des femmes aujourd'hui.
Une différenciation des sexes nécessaire dans la médecine mais l'Académie de médecine, le rappelle, cette médecine sexuée doit se faire sans hiérarchisation, au risque de créer des discriminations non-justifiées.