De façon un peu schématique, on pourrait dire que la dengue est une « grippe tropicale ». C’est d’ailleurs comme cela qu’on la décrit depuis plus de trois cents ans, car ce n’est pas une nouvelle maladie !
On peut avoir une dengue dans les 4 à 7 jours qui suivent une piqûre de moustique.
Qui dit grippe dit sans doute fièvre, avec une période d’incubation qui, pour cette maladie, est de 2 à 7 jours. La fièvre est très forte. Au bout de 3 à 4 jours, une brève rémission est observée, puis les symptômes s’intensifient – des hémorragies au niveau des yeux, des saignements de nez ou des ecchymoses – des bleus – peuvent survenir… Tous ces symptômes vont régresser, assez rapidement, au bout d’une semaine. On peut alors parler de guérison, après une convalescence d’une quinzaine de jours.
La plupart des cas de dengue ne sont pas dangereux. Mais elle est très désagréable à supporter. Comme la grippe, la vraie.
Une femme vient d’en mourir
Il y a, en effet, des cas qui se compliquent, comme avec la grippe (qui tue 4 à 5 000 Français chaque année). Dans la dengue, il s’agit, dans 1% des cas, d’une forme hémorragique ; et là, c’est très grave. La fièvre persiste avec des hémorragies multiples, notamment des intestins, de la peau et du cerveau.
Là encore, la plupart du temps, la guérison peut être rapide, totale et sans séquelles. Heureusement d’ailleurs, car 1%, cela fait beaucoup de monde ; mais, chez les enfants de moins de quinze ans et les gens âgés ou en mauvaise santé générale, un état de choc peut s’installer, refroidissement, moiteur de la peau et pouls imperceptible signalant une défaillance de la circulation. La personne est agitée et se plaint de douleurs abdominales. Elle risque la mort en quelques heures si elle n’est pas perfusée.
Traitement simple
La dengue se soigne avec du paracétamol. Des boissons abondantes et du repos… Il n’existe aujourd’hui, ni traitement spécifique, ni vaccin pour combattre cette maladie. La dernière tentative s’est même soldée par un début de polémique, face à l'échec des tests de son vaccin contre la dengue, Sanofi Pasteur a décidé de rembourser au gouvernement philippin les doses inutilisées.
Les seuls moyens de lutte existants sont d’essayer d’éradiquer les moustiques dans les zones concernées et de sa protection individuellement contre les piqûres de moustiques. Il n’y a pas de solutions miracles autres que la moustiquaire et les fumigènes.
Lorsque l’on a eu la dengue, on n’est pas immunisé. Il existe quatre virus différents qui peuvent donner une dengue, ce qui signifie qu’une personne peut contracter quatre fois la maladie. Pas plus… Et cela explique aussi pourquoi un vaccin est difficile à mettre au point… Sans compter que cela touche des pays qui ne sont pas vraiment riches ; mais c’est un autre sujet.
Une épidémie en métropole ?
La dengue est due à un virus, qui est inoculé à l’homme par la piqûre d’un moustique infecté. Les moustiques ne prenant pas l’avion, on ne peut pas rejeter le scénario d’un malade qui a pris l’avion et qui, arrivé en France, s’est fait piquer par un moustique et l’a contaminé… Parce qu’il existe des moustiques non contaminés, comme des humains non contaminés. C’est une chaîne : le moustique pique un malade ; il se contamine puis pique une autre personne indemne et lui passe la maladie.
Cela veut dire que les moustiques de la dengue vivent en France, dans le sud, c’est d’ailleurs là que se sont situés des cas il y a quelques années.
Rien de comparable à ce qu’il s’est passé aux Antilles et en Guyane en 2010 : près de 40 000 malades avec surtout des décès.
En cas de voyage
La recommandation pour ceux qui doivent se rendre en Nouvelle-Calédonie, mais aussi dans tous les pays où la dengue sévit, vers ces destinations, Antilles, Guyane mais aussi Réunion en ce qui concerne la France, est de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter de contracter la maladie et limiter ainsi sa propagation.
La dengue hémorragique avait disparu pendant 15 ans, puis elle a réapparu en 1996 à Cuba. Les formes sévères de la dengue sont en en recrudescence dans les régions intertropicales avec plus de 100 millions de cas annuels et de 20 à 50 000 décès, particulièrement chez les pré-adolescents. La plupart des épidémies de dengue sont urbaines. La résurgence brutale de la dengue, surtout en Amérique Latine et dans les Caraïbes, semble largement due à la mauvaise application des programmes d’éradication du moustique vecteur dans cette région du globe. La croissance démographique, l’urbanisation non contrôlée, les catastrophes naturelles et la paupérisation sont en cause, et cette maladie a un impact économique important.