Les fans de la série américaine Breaking Bad connaissent la méthamphétamine, cette drogue de synthèse dérivée de l’amphétamine. Un professeur de chimie, atteint d’un cancer incurable, se lance dans la production et la vente de ces cristaux pour subvenir aux besoins de sa famille.
La méthamphétamine a un effet dopant et euphorisant qui dure plusieurs heures. Comme toutes les drogues, elle peut créer une forte dépendance. Les médecins savent qu’outre les dégâts physiques et psychologiques, la méthamphétamine peut causer des pathologies cardiaques graves. Une étude américaine, publiée dans la revue JACC: Heart Failure du mois de mars, nous en dit plus sur le sujet.
Hypertension artérielle pulmonaire et cardiomyopathie dilatée
L’abus de méthamphétamine peut entraîner deux complications cardiaques: l’hypertension artérielle pulmonaire (HtAP) et la cardiomyopathie dilatée (CMP). La première est une pathologie rare: le diamètre des artères des poumons diminue et en conséquence, la pression artérielle augmente considérablement. L’éjection du sang du coeur vers les poumons se fait alors beaucoup plus difficilement.
La cardiomyopathie dilatée désigne elle, une diminution de la force de contraction du muscle cardiaque. Le coeur éjecte ainsi moins de sang à chaque battement. Les chercheurs de l’étude ont réalisé la plus grande étude de cas concernant la méthamphétamine et ses effets sur le coeur.
Les hommes et les femmes ne sont pas égaux
Il résulte de cette étude une grande disparité entre les hommes et les femmes. Les chercheurs ont analysé 50 cas d’hypertension artérielle pulmonaire et 296 cas de cardiomyopathie dilatée.
Premier constat: il y a beaucoup plus de femmes souffrant d’hypertension artérielle pulmonaire (58%). Second constat: en ce qui concerne la cardiomyopathie dilatée, ce sont les hommes qui sont largement plus concernés (86%).
"Il y a un déséquilibre saisissant entre ces deux pathologies", constate ainsi Susan X Zhao, du centre médical de Santa Clara Valley à San José, en Californie.
Un "tsunami silencieux"
Si la consommation de méthamphétamine reste encore marginale en France, elle est tout de même très présente dans le monde.
"L’abus de méthamphétamine est comme un tsunami silencieux, balayant plus de 33 millions de personnes dans le monde entier", s’alarme ainsi Susan X Zhao. Récemment, aux Etats-Unis, une jeune femme s’est arraché les yeux en pleine rue, victime d’une hallucination. Les effets néfastes de cette drogue se font sur le long terme, contrairement aux opioïdes par exemple.
Mais ses conséquences sont dramatiques. Ainsi, après un suivi moyen de 20 mois, le taux de mortalité concernant les personnes atteintes de cardiomyopathie dilatée était de 18%, contre 15,2% pour l’hypertension artérielle pulmonaire.