Le virus Ebola fait moins parler de lui depuis sa poussée entre 2014 et 2016. Plus de 11 000 personnes en sont décédées en Afrique de l’Ouest à cette période.
Même si des vaccins ont été mis à jour, aucun traitement efficace n’a été validé à ce jour. Dernièrement, des chercheurs ont montré l’efficacité d’un antiviral japonais, le Favipiravir, utilisé contre la grippe. Testé à faibles doses chez l’homme, il avait réduit le taux de mortalité de moitié. Une nouvelle étude, menée par des chercheurs français de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), prouve une nouvelle fois l’efficacité du Favipiravir, mais à une condition: ce dernier doit être administré à hautes doses. Les résultats sont publiés dans la revue PLOS Medicine.
Comparer l’efficacité du traitement selon la dose
Pour mener cette étude, les chercheurs de l’Inserm ont infecté 26 primates avec une souche du virus Ebola et les ont ensuite suivis pendant 21 jours. La moitié d'entre eux a bénéficié d’un traitement, l’autre non. Ceux recevant du Favipiravir ont été traités deux jours avant l’infection, à hauteur de deux doses par jour. Trois sous-groupes ont été soignés avec une dose de Favipiravir différente: 100mg par kg, 150 mg par kg et 180mg par kg.
Plus de chances de survie à haute dose
Voici les résultats de l’essai : tous les animaux qui n’ont pas été traités ou qui ont reçu la plus faible dose de Favipiravir sont morts dans les dix jours suivant l’infection. Deux primates sur 5 (soit 40%) ayant reçu 150mg par kg de Favipiravir étaient encore vivants après 21 jours. Le taux de survie était meilleur en administrant la plus haute dose (180mg par kg): 3 animaux sur 5 ont survécu (60%).
Adapter à l’humain
Si ces conclusions sont encourageantes, il faut encore adapter le dosage à l’humain, car la dose administrée à ces primates serait mortelle pour lui. De plus, le traitement a débuté avant l’infection. Or, si une personne est atteinte du virus Ebola, son traitement commence après l’apparition des symptômes (fatigue, douleurs musculaires, vomissements, diarrhée voire hémorragie interne ou externe). Dans ce cas, la personne malade est déjà contagieuse.