A notre connaissance, le corps humain était composé de 79 organes. Mais grâce à une technologie d’imagerie de pointe appelée "endomicroscopie confocale par laser", des chercheurs de l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai (New York, Etats-Unis) et des universités américaines de New York et de Pennsylvanie ont mis en évidence un 80ème organe.
Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Scientific Reports le 27 mars.
Le plus grand organe du corps humain
Les chercheurs décrivent dans cette étude, l’anatomie et l’histologie d’un espace microscopique rempli de liquide, jusque-là méconnu : l’interstitium. Il s'agit de la structure interstitielle, c’est-à-dire située entre les différents tissus du corps humain. Si les chercheurs connaissaient son existence, il semblerait qu'ils avaient sous-estimé son étendue et que l'on puisse désormais la considérer comme un organe à part entière.
Ces compartiments contiennent de la lymphe (un liquide biologique blanchâtre dont la composition s'apparente à celle du plasma sanguin) et se trouvent dans plusieurs régions du corps humain, notamment sous la peau, autour des poumons, des voies digestives et urinaires, des muscles et sur une grande partie du système circulatoire. Reliés entre eux par un solide réseau de protéines, ces micro-compartiments s'étendent dans une très grande partie du corps. Ce qui fait de l’interstitium le plus grand organe du corps humain.
A new organ has just been discovered in the human body after scientists had missed it for thousands of years! The #interstitium is not just a wall of collagen but a fluid-filled highwayhttps://t.co/7QKpLUz8oZ pic.twitter.com/OFcbLVppzi
— Shaalee Science (@ShaaleeScience) 27 mars 2018
Selon les chercheurs, la fonction principale de cet ensemble de compartiments consisterait à protéger les organes et les tissus qu'il recouvre. Ce type de structure anatomique pourrait également être impliquée dans le processus de métastase du cancer, de l’œdème, de la fibrose et du fonctionnement mécanique de plusieurs, voire de tous les tissus et organes. Cette découverte pourrait donc à long terme, faciliter la compréhension de la propagation de ces maladies.
"Cette découverte a le potentiel de conduire des avancées spectaculaires en médecine, y compris la possibilité que l'échantillonnage direct du liquide interstitiel puisse devenir un puissant outil de diagnostic", explique à The Independent le docteur Neil Theise, co-auteur de l’étude. Pour être considéré officiellement comme un nouvel organe, d’autres chercheurs devront encore étudier l’interstitium et former un consensus.