Cure de zinc, vitamine C, omega 3... Deux tiers des Français croient aux vertus des compléments alimentaires. Un sondage réalisé en ligne par OpinionWay auprès de 1000 Français du 10 au 12 janvier dernier et publié récemment par le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet) démontre que 67% des Français les jugent "utiles pour lutter contre une alimentation déséquilibrée (manque de magnésium, de calcium...)".
Selon les résultats, 64% des sondés les trouvent "utiles à certaines périodes de l'année pour éviter et limiter les petits maux (rhume, grippe, fatigue régulière...)" et 52% estiment que "consommer des compléments alimentaires permet de prévenir ou ralentir certains problèmes de santé". Un marché juteux qui a grimpé à 1,8 milliard d’euros en 2017 contre un milliard en 2010, soit une croissance de près de 6 %.
51% des compléments alimentaires sont vendus en pharmacie #ObservatoireSynadiet #preventionSante @Synadiet pic.twitter.com/MijzUhEQoU
— Revue Pharma (@RevuePharma) 28 mars 2018
Comment sont-ils mis sur le marché ?
Compléter "le régime alimentaire normal" - parfois déséquilibré - tel est le but de ces produits selon Synadiet. Mais les compléments alimentaires sont-ils bons pour la santé ? La communauté scientifique reste dubitative. Ces produits dépendent du code de la consommation et font l'objet de déclarations auprès de la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui examine leur composition et réalise des contrôles. L'Agence nationale de sécurité sanitaire et de l'alimentation (Anses) a déjà alerté sur ces produits qui, contrairement aux médicaments, ne requiert aucune autorisation de mise sur le marché. "Par définition, un complément alimentaire ne peut avoir, ni revendiquer d'effets thérapeutiques", explique l'Anses sur son site.
Certains scientifiques parlent de publicité mensongère, d'autres évoquent les réels bienfaits d'un apport nutritionnel supplémentaire, d'autres encore s'inquiètent des effets d'une surconsommation. "Il n’y a aucune base scientifique à tout ce que prétendent prévenir ou guérir ces produits, explique à l'AFP le pharmacologue Jean-Paul Giroud, de l'Académie de médecine. Si les Français croient qu’ils reçoivent des fabricants une information alors qu’en vérité il s’agit de publicité, on les trompe". Certains compléments cependant, présenteraient de réelles vertus pour les femmes enceintes ou les personnes âgées à condition que leur prise soit validée par un médecin. D'autres en revanche, pourraient être dangereux comme certains compléments minceurs qui exploitent la fragilité et le désespoir d'un public en surpoids.
Conseils pour les consommer
L'Anses alerte qu'en "cas de consommation des compléments alimentaires contenant des vitamines et minéraux (particulièrement en association avec celle d’aliments enrichis), il peut exister un risque de dépassement des limites de sécurité". A ce titre, elle conseille d'éviter "des prises prolongées, répétées ou multiples au cours de l’année", de "respecter scrupuleusement les conditions d‘emploi fixées par le fabricant, responsable de la sécurité des produits qu’il commercialise" et de consulter un médecin rapidement en cas d'effets indésirables. Pour conclure, précisons que le meilleur moyen d'éviter les carences est d'avoir une alimentation équilibrée et de manger au moins 5 fruits et légumes par jour.