Les chercheurs de l’université de Versailles-Saint-Quentin et du département de préhistoire du musée de l’Homme à Paris, viennent de proposer une reconstitution numérique du crâne que l’on appelle Cro-Magnon 1 qui était conservé au musée. Avec l’aide de l’anthropologue médical Philippe Charlier et du paléoanthropologue Antoine Balzeau, du département de préhistoire, du musée de l'Homme, ont constaté qu’il était porteur d’une maladie génétique, qui provoque des tumeurs bénignes des nerfs périphériques, à la fois superficielles et profondes. On les appelle des neurofibromes, d’où le nom de la maladie.
Maladie de Recklinghausen
Les neurofibromatoses – puisqu’il en existe trois grandes familles – sont des maladies génétiques qui se produisent au moment de la fabrication de la peau chez le fœtus
La forme la plus connue est la maladie de Recklinghausen, du nom du médecin qui en a parlé le premier en 1881. C’est de cette forme dont souffrait Elephant Man le héros du film qui a connu un succès planétaire dans les années 80.
Vivre caché
L'importance de cette affection évolutive est extrêmement variable d'un individu à l'autre. La grande majorité des malades ne présentent que des taches "café au lait " présentes dès la naissance, puis apparaissant souvent à la puberté, quelques tumeurs bénignes de petite taille et peu nombreuses.
Malheureusement, parfois, l'atteinte est beaucoup plus importante, très nombreux neurofibromes cutanés de taille variable (certains pouvant atteindre 3-4 cm de diamètre). Ce ne sont pas des tumeurs graves mais elles rendent la vie en société difficile à cause du regard des autres si ces tumeurs sont situées sur le visage ou les parties découvertes du corps.
Cela va souvent avec des déformations osseuses.
Maladie rare
Ce sont heureusement des maladies orphelines car à part la chirurgie il n’existe pas de traitement. Ce qui pousse les gens les plus atteints à vivre cachés. C'est d'ailleurs un malade atteint de cette maladie, qui a été un des premiers a bénéficier de la greffe de visage, à Paris, par le professeur Lantiéri. Mais heureusement, elles sont aussi très rares. D’où la légèreté de leur généralisation à l’ensembles des hommes de Cro-Magnon comme le font aujourd’hui certains médias.
La réalisation est remarquable, l’interprétation rapide un peu moins
Le gène de cette maladie se transmet, mais a besoin d'une mutation pour que les symptômes apparaissent. pas dans sa forme Imaginez que dans 30 000 ans des extra-terrestres découvrent le squelette de certains de nos contemporains dont il est inutile de dire le nom mais qui ont un physique « différent » pour en tirer le profil de la race humaine ? Cela pourrait être comique. Et bien c’est ce que nous sommes en train de faire avec ce pauvre représentant de Cro-Magnon. Cela dit, si l’on en croit certaines hypothèses sur sa disparition, cette anecdote n’est pas le pire de ce que lui a fait la race humaine !