Par mesure de prévention, une dizaine de patients ont été isolés et confinés dans un service de l'hôpital de Périgueux, en Dordogne, suite à la découverte de bactéries ultra résistantes aux antibiotiques. Selon l'Agence régionale de santé (ARS), il s'agirait d'une procédure d'hygiène et de précaution relativement courante : "il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir", a-t-elle assuré. Les patients suivraient un protocole précis, encadrés par des équipes spécialisées, en lien direct et continu avec l'ARS.
La direction de l'hôpital insiste sur les précautions d'hygiène que doivent prendre les visiteurs : ces bactéries se propageant par contact, il est fortement recommandé de se laver régulièrement les mains, de ne pas s'asseoir sur les lits des patients et de ne pas utiliser leurs toilettes. La direction de l’hôpital assure "maîtriser et connaitre le processus". Un protocole est également suivi par le personnel hospitalier pour ne pas contaminer le matériel. Des recherches et des analyses sont en cours. Notamment auprès des patients passés par l'hôpital ces dernières semaines.
La mutation des gènes entraînes des
Le combat contre les microbes, que l’on pouvait espérer terminé, est loin d’être gagné. C’est même un combat très inégal : il réside un million de milliards de millions de microbes un peu partout sur notre planète pour 6 milliards et demi d’individus qui croyaient, il y a 70 ans, avoir gagné le combat avec la découverte des antibiotiques. Des centaines de milliers de tonnes de ces médicaments ont été déversées dans la nature ou consommées par les humains, sans réserve ni précautions. Conséquence : les bactéries ont mutées et sont devenues résistantes. Un microbe n’est pas un organisme frustre, mais une machine infernale dotée d’une vraie intelligence qui nous dépasse, compte tenu de sa taille et de sa simplicité. Chaque nouvel antibiotique est salué quelques années plus tard, par la transformation du microbe qui apprend à lui résister.
La résistance croissante des bactéries aux antibiotiques provoque 700 000 décès par an dans le monde. Si rien n’est fait, elle pourrait causer pas moins de dix millions de décès par an d'ici à 2050. Proscrire les prescriptions inadéquates d’antibiotiques (30% dans les pays à haut revenu) tout en développant des médecines alternatives constitue d’importants leviers d’action contre ce problème de santé publique mondial. Début février, un collectif de médecins, conscients de la responsabilité du corps médical a lancé une alerte par la voix du professeur Eric Sonneville, dans les colonnes du Parisien. "Si la résistance aux antibiotiques continue à progresser à ce niveau d’intensité, sans autre option de soin, il y aura bientôt des infections banales que l’on ne pourra plus soigner".
Zoum sur le microbiote
Près de 100 000 milliards de bactéries vivent dans notre tube digestif. Cette gigantesque colonie forme le microbiote, un organe à part entière et indispensable à l’homme. Lorsqu’un déséquilibre le menace, c’est tout l’organisme qui vacille. La surconsommation d'antibiotiques engendre justement une modification profonde, voire définitive de la flore microbienne. Et de nombreuses pathologies seraient causées ou aggravées par sa modification, telles que l'obésité, le diabète, la maladie de Parkinson ou encore les allergies.