Aujourd’hui, environ 17% des enfants des pays développés ont de l’eczéma, cette inflammation de la peau qui provoque des rougeurs et des démangeaisons. Souvent, l’eczéma est la porte d’entrée vers d’autres soucis comme l’allergie alimentaire ou l’asthme. Il existe des traitements, comme des crèmes stéroïdes, pour réduire l’inflammation. Mais ils coûtent chers, et ont souvent des effets secondaires sur les os, le foie ou encore la peau. Une étude, publiée dans la revue Science Immunology, suggère une approche différente pour soigner l’eczéma. Des cellules de la peau formeraient un frein naturel à l’allergie.
Les cellules T dites "régulatrices" freinent l’activité immunitaire
L’inflammation cutanée de l’eczéma est causée par une activité immunitaire de type 2. Or, un groupe de lymphocytes T, connus sous le nom de cellules T régulatrices ("Tr" ou "Treg") tempèrent justement les réponses immunitaires de type 2. Les Treg constituent jusqu’à 50% des cellules T dans la peau, mais dans le corps ils n’en représentent que 5%.
La présence d’une protéine nécessaire
Les chercheurs ont découvert l’importance d’une protéine, appelé récepteur apparenté au récepteur des rétinoïdes (ROR).
En effet, en retirant cette protéine sur des souris avec de l’eczéma, ils ont constaté que les Treg cessaient leur activité. L’influx de cellules inflammatoires a été multiplié par trois. L’allergie s’est développée. Selon l’analyse des scientifiques, c’est parce que sans ROR, les cellules fabriquent moins de TL1A, un récepteur qui active les Treg, mais aussi les cellules responsables de l’inflammation. Les Treg ne "voient" pas les TL1A, en trop petits nombres, et donc il y a plus de cellules "inflammatoires" qui s’activent.
Plusieurs approches thérapeutiques
Avec ces découvertes, les chercheurs y voient plusieurs pistes de traitements. La première consisterait à stimuler le niveau ou l’activité de ROR, grâce à une crème par exemple. Une autre consisterait à trouver des facteurs dans la peau, qui peuvent stimuler eux-mêmes le niveau de ROR.