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Et si on soignait désormais les maladies chroniques de l'intestin avec du fromage ?

Des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Rennes (Ille-et-Vilaine) ont mis au point un nouveau fromage expérimental capable de soigner les maladies chroniques inflammatoires de l’intestin. Explications.

Et si on soignait désormais les maladies chroniques de l'intestin avec du fromage ? PicturePartners /iStock


  • Publié le 04.04.2018 à 14h40
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  • Mise à jour le 05.04.2018 à 08h52
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Le fromage fait partie de l’histoire de l’homme. C’est sans doute pour cette raison qu’au fil du temps, cet aliment est devenu de plus en plus riche et donc de plus en plus décrié. Des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Rennes (Ille-et-Vilaine) pourraient bien le remettre au goût des médecins : ils ont mis au point un nouveau fromage expérimental capable de soigner les maladies chroniques inflammatoires de l’intestin, comme la maladie de Crohn.

Désormais, on connaît un type de fromage qui guérit !

Le fromage soignera-t-il un jour les maladies chroniques inflammatoires de l’intestin ? C'est ce que semblent espérer les chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) de Rennes (Ille-et-Vilaine), puisqu'ils ont mis au point un fromage qui en aurait la capacité.

Plus précisément, une équipe du laboratoire Science et Technologie du Lait et de l'œuf (STLO) a isolé trois souches de bactéries présentes dans les fromages et utilisées dans la fermentation : Propionibacterium freundenreichii, Lactobacillus delbrueckii et Streptococcus thermophilus. Ces bactéries propioniques, connues pour être à l'origine des trous dans le Gruyère et l'Emmental, ont également des vertus anti-inflammatoires et peuvent améliorer l’état de la muqueuse intestinale, soit en ayant un rôle direct, soit en modifiant la répartition des bactéries au profit des bonnes dans la flore intestinale. Leur action pourrait en outre soigner la colite (inflammation du côlon) ou encore la maladie de Crohn (maladie inflammatoire chronique du système digestif).

Un essai clinique sur l'homme en cours

Selon l'INRA, "ces probiotiques jouent sur des facteurs comme l’immunité, l’inflammation, la digestion, la motilité, la sensibilité et la perméabilité de l’intestin". Des essais conduits in vivo sur un modèle de souris ont déjà démontré la capacité de ce fromage expérimental à prévenir la colite. "Nous avons ensuite demandé à un industriel breton de nous fabriquer une meule d’emmental à partir des trois souches sélectionnées, explique au Parisien Gwenaël Jan, directeur de recherche. Nous nous sommes aussi rendu compte qu’il pouvait atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie". Un essai clinique sur l'homme est actuellement en cours. 

L’homme et le fromage !

En fabriquer s’est révélé une façon astucieuse de conserver l’aliment de base des mammifères, le lait. Sauf quelques intolérances définitives, et quelques réfractaires pour des raisons de goût et d’odeur, on peut affirmer que tout le monde aime le fromage. La France est le premier pays exportateur mais pas le premier pays producteur : ce sont les Etats-Unis. Mais, à part les Grecs, aucun habitant de notre planète ne consomme autant de fromage que nous.

Pourquoi devrait-on se priver d’un aliment de base, dont on prétend que, dans notre pays, le nombre de variétés égale le nombre de jours d’une année ? Tout simplement parce que perdre du poids, c’est diminuer le nombre de calories ingurgitées et mettre le plus de modération possible dans la consommation d’un aliment. Dans le cas du fromage, ces deux éléments sont malmenés.

Si l’on ajoute qu’en France, sa consommation ne se conçoit pas sans pain et parfois alcool, ou encore sur une assiette de spaghettis, le goût immodéré du fromage doit être revu à la baisse pour ceux qui le peuvent ; momentanément arrêté pour ceux qui savent que leur volonté ne saura pas les rendre raisonnables. Cette technique de perte de poids va probablement à l’encontre de ceux qui prônent la consommation d’un peu tout en quantité modérée. La plupart du temps, ces conseillers, qui avec un tel précepte ne prennent pas vraiment de risque, ne savent pas ce que peut être un envie irrépressible. S’autoriser quelques bouchées, c’est ouvrir tout grand la gueule de la pelleteuse.

L'espoir d'un traitement pour la maladie de Crohn ?

Si la portée de cette étude est importante, c'est bien que la maladie de Crohn est une pathologie douloureuse et incurable, très répandue en France. Elle se manifeste généralement chez les jeunes de 20 à 30 ans. Il s'agit d'une affection inflammatoire chronique pouvant toucher tous les segments du tube digestif : l'iléon, le côlon et l'anus sont les plus fréquemment touchés. Le diagnostic est fait devant l’association des différents signes digestifs lors des poussées évolutives : pâleur, perte de poids, fièvre, douleur abdominale, diarrhée chronique ou nocturne avec saignements, mucus ou pus, masse ou sensibilité abdominale, tous signes peu spécifiques de la maladie de Crohn.

Plus évocateurs sont les fissures et les fistules péri-anales, les fistules entre l'intestin ou d'autres organes digestifs ou la peau et les abcès. A long terme, la malabsorption digestive peut provoquer une anémie, une lithiase biliaire ou rénale, un défaut de croissance ou un retard de développement des caractères sexuels secondaires. Les manifestations extra-intestinales, parfois observées avant les signes intestinaux, incluent inflammation de l'œil, arthrite, érythème noueux et ulcération inflammatoire de la peau ("pyoderma gangrenosum").

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