Après nous avoir fait croire que l’homme de Cro-Magnon souffrait d’une maladie hideuse, alors qu’il ne s’agissait que d’une exception, une étude publiée par the Royal Society Publishing affuble l’homme de Néandertal d’un énorme « pif » censé le protéger des grands froids.
Rappelons que Néandertal a disparu il y a 35 000 ans, mais que nous possédons 1 à 2 % de son patrimoine génétique, souvenir du goût qu’avaient quelques Homo Sapiens pour certains individus de cette race bien à part.
Nous avons d’ailleurs gardé cette propriété du nez. C’est vrai qu’il est dangereux, même pour l’homme du 21e siècle, de respirer de l’air très froid. Notre organisme a bien fait les choses, en nous permettant de respirer aussi par le nez. L’air qui rentre dans les fosses nasales est humidifié, purifié par nos poils, mais surtout réchauffé par une quantité impressionnante de petits vaisseaux. D’ailleurs, un bon coup sur le nez permet de vérifier sa richesse en sang !
Frissonner
Mais heureusement, il y avait d’autres moyens, qui restent toujours d’actualité : par exemple en frissonnant lorsqu’il fait froid. Notre chaudière personnelle n’est pas un vulgaire chauffage, mais une centrale ultra sophistiquée programmée pour garder notre température entre 36,5 et 37,5°. La régulation thermique dépend d’une zone située au milieu de notre cerveau. Si notre température baisse, cette zone envoie des signaux nerveux à nos muscles pour d’abord effectuer une horripilation (terme scientifique désignant la "chair de poule"), puis une contraction, c’est ce que l’on appelle "frissonner de froid". Le but de ces frissons est de produire de la chaleur grâce à nos muscles. Pour se chauffer en cas de froid, ou pour l’évacuer en cas de fièvre. A l’inverse, si la température s’élève, les signaux nerveux donneront l’ordre de dilater les vaisseaux sanguins pour perdre de la chaleur, ce qui a pour conséquence de faire rougir et de déclencher la sudation. C’est donc aussi stupide lorsque l’on sort en hiver de se couvrir exagérément de couches de vêtements que d’aller frimer en T-shirt.
Mais surtout, il y avait les poils et les peaux de bêtes !
Le système pileux de ces hommes était sans doute plus efficace que le nôtre mais au total insuffisant. D’où l’utilisation des peaux de bêtes pour pouvoir quitter la relative chaleur des grottes. La tenue idéale, c’est à la fois celle qui nous empêche de frissonner – car si l’on continue de frissonner, c’est que l’organisme souffre – et celle qui ne provoque pas de sueur. Quoique, probablement, Néandertal, homme ou femme, n’était pas sensible aux mauvaises odeurs… malgré son gros nez.