La mort subite est le décès brutal d'une personne manifestement en bonne santé, sans cause accidentelle. Elle est souvent la manifestation de problèmes cardiaques insoupçonnés et survient quelques minutes, voire une heure après les premiers symptômes. Elle peut toucher une personne en plein effort physique, ou lors d'un repas de famille, d'une réunion de travail ou encore, dans la file d'attente du supermarché. La mort subite d'une personne est souvent un traumatisme pour les proches, dans la mesure où elle survient avec brutalité sans que l'on ne s'y attende.
47% des morts subites sont d’origine cardiaque. On recense en majorité des embolies pulmonaires, des infarctus massifs, l'explosion ou l'infection de l’aorte (le grand vaisseaux qui part du cœur). Dans 28% des cas, il s’agit de troubles du rythme cardiaque : soit le cœur va trop vite, soit il s’emballe complètement. Un tiers des victimes ont moins de 55 ans. En France, entre 40 000 et 50 000 personnes meurent dans ces conditions dramatiques chaque année, soit environ 130 décès chaque jour. Dans 5% des cas, soit pour 2500 d'entre elles, les causes de la mort subite demeurent inconnues.
Bichat lance une étude
Financée par la fondation Coeur et Recherche, une étude menée par Antoine Leenhardt, cardiologue à l'hôpital Bichat à Paris, suivra 50 adultes rescapés de la mort subite pendant deux ans. Cette initiative inédite baptisée "Et si votre cœur s'arrêtait de battre ?" est née de la découverte, par des chercheurs de l'hôpital de la Salpêtrière, qu'"une anomalie d'une protéine au niveau du muscle cardiaque" pourrait être à l'origine de la mort subite. "Elle n’avait encore jamais été trouvée", explique le professeur au Parisien. Ce dernier va donc tenter de découvrir si les 50 participants possèdent ce gène. De même, les chercheurs introduiront cette fameuse anomalie de protéine dans le génome de rats et observeront si leur coeur s'emballe.
Les gestes qui sauvent
70% des arrêts cardiaques se passent devant des témoins et à peine 20 % font les gestes qui sauvent. Pire, 65% des Français ignorent quels sont les gestes de premier secours. Des statistiques dramatiques quand on sait que 80% des survivants le sont grâce à un témoin qui a fait les bons gestes dans les 3 minutes. En effet, au-delà de 3 minutes sans massage cardiaque, les lésions cérébrales sont irréversibles. Passé 4 minutes, la défibrillation est sans effet.
Des défibrillateurs automatiques commencent à prendre place dans de nombreux endroits publics. Le Conseil Français de Réanimation Cardio-pulmonaire (CFRC) collabore au programme national d'accès par le public à la défibrillation (Public Access Defibrillation (PAD) Program), mis en place par le ministère de la santé par le décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 : "Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe répondant aux caractéristiques définies à l’article R.6311-14". Comme le souligne le site secourisme-and-co.fr, des solutions de géolocalisation ont également été mises en place pour géolocaliser l'appareil le plus proche.
La mort subite chez le nourrisson
Survenant généralement avant l’âge de 6 mois, le syndrome de la mort subite du nourrisson (SMSN) est la mort inattendue d’un nourrisson apparemment en bonne santé durant son sommeil. Elle pourrait également avoir une origine génétique selon une étude publiée le 28 mars dans la revue scientifique The Lancet. Dirigés par le Pr Michael Hanna du Centre des maladies neuromusculaires à la University College London, les chercheurs ont découvert qu’une mutation génétique rare pouvait potentiellement être impliquée dans les cas de mort subite du nourrisson.
Toutefois, insistent les chercheurs, cette mutation génétique ne peut expliquer à elle seule tous les cas de mort subite du nourrisson constatés. Aussi est-il nécessaire de respecter les préconisations des professionnels pour éviter tout drame. Il est ainsi recommandé de coucher son enfant sur le dos dans un lit doté d’un matelas ferme, de ne pas utiliser d’oreiller ou de couette, mais de préférer une gigoteuse adaptée à la saison et de ne pas trop chauffer la chambre : la température de celle-ci doit être comprise entre 18 et 20° C. Attention aussi aux peluches et aux tours de lit : les bébés peuvent s’y coller et s’étouffer. Evitez également de coucher votre bébé sur le ventre, le coté, dans un canapé, un lit adulte ou un fauteuil.