La maladie de Parkinson est la 2e maladie neurodégénérative la plus fréquente du système nerveux, après la maladie d’Alzheimer. Elle est due à la dégénérescence progressive d’une catégorie particulière de cellules nerveuses sécrétrices de dopamine dans le tronc cérébral.
Touchant près de 200 000 personnes en France, la maladie de Parkinson reste encore aujourd’hui incurable malgré les progrès considérables permis par les traitements médicamenteux et chirurgicaux. Alors que doit se dérouler la Journée mondiale Parkinson le 11 avril prochain, une nouvelle piste de recherche constitue "un nouvel espoir pour les malades de Parkinson" : l’immunothérapie.
Renforcer les défenses immunitaires des patients
Détaillé ce vendredi 6 avril dans Le Parisien par le professeur Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes, ce nouveau traitement a pour but de renforcer les défenses immunitaires du patient afin de "ralentir le processus dégénératif, voire de stopper si on arrive au tout début de la maladie". "Cela veut dire une bien meilleure qualité de vie, moins de fatigue, de raideurs, de problèmes gestuels, de troubles intestinaux. Moins de tremblements aussi même si ce symptôme ne concerne 'que' 30 % des patients", poursuit-il.
Concrètement, l’utilisation de l’immunothérapie contre Parkinson consiste à injecter des anticorps monoclonaux, c’est-à-dire "issus de la même souche de de lymphocytes, les globules blancs essentiels à l’activation du système immunitaire" explique le quotidien. Ces anticorps ciblent les dépôts anormaux de protéines dans le cerveau et les détruisent. "Prenez le cerveau : il est rempli de protéines alpha-synucléines. Mais chez quasiment tous les patients de la maladie de Parkinson, elles s’agrègent de façon anormale, notamment dans les cellules à dopamine, indispensable au contrôle des mouvements du corps. D’où l’idée d’aller éliminer à la source ces dépôts anormaux par l’immunothérapie", développe le professeur Philippe Damier.
D’autres pistes médicales étudiées
L’immunothérapie contre la maladie de Parkinson fait actuellement l’objet d’un essai clinique international. La deuxième phase de tests vient de commencer sur plus de 300 patients perfusés tous les mois et laisse espérer aux malades une nette amélioration de leur état.
Interrogé par Le Parisien, le président de France Parkinson Didier Robiliard explique "fonder beaucoup d’espoir" dans l’immunothérapie, tout en suivant de près les autres pistes médicales.
Parmi celles-ci, celle du dysfonctionnement des astrocytes, des cellules gliales formant, avec les oligodendrocytes et de la microglie, la glie, c’est-à-dire les cellules entourant les quelques 100 milliard de neurones présents dans notre cerveau. Ces cellules en forme d’étoile, qui stimulent, protègent et nourrissent nos neurones, auraient selon les chercheurs une incidence dans le processus de mort neuronale lorsqu’elles cessent de fonctionner correctement.
La dégradation des astrocytes joue notamment un rôle dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Censées capter puis détruire les protéines bêta-amyloïdes caractéristiques de la maladie, elles perdent progressivement leur capacité de fournir aux neurones un soutien métabolique. Ces derniers commencent alors à dégénérer.
Un autre essai clinique en cours, européen cette fois-ci, s’intéresse aux taux trop élevés de fer dans le cerveau et cherche à les faire baisser. "S’il est essentiel à l’organisme, l’excès de fer pourrait en effet être à l’origine d’une dégénérescence des neurones", explique le Pr Damier.