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Avancée thérapeutique

Une nouvelle immunothérapie prometteuse dans le cancer du poumon métastasé

Par Camille Boivigny

Une nouvelle étude révèle qu’une nouvelle combinaison d’immunothérapies serait très efficace pour contrôler la progression du cancer du poumon même lorsqu'il est métastasé.

Eraxion/istock

Le cancer du poumon non à petites cellules est la forme la plus courante de cancer pulmonaire. Soixante-quinze pourcents des patients qui en souffrent sont malheureusement diagnostiqués à un stade incurable.

Des chercheurs américains rapportent dans une étude récente qu’une double immunothérapie, associant le nivolumab et un stimulant de l'immunité, se révèle très efficace dans le traitement du cancer du poumon métastasé.
Leurs résultats ont été publiés dans le Lancet le 5 avril 2018.

Double immunothérapie 

Des chercheurs américains montrent que l’association inédite du nivolumab, un anti-PD1/PD-L1 et de l’« ALT-803 », deux types de médicaments complètement différents en termes de mécanismes d’action, est très efficace pour traiter et contrôler cette forme de cancer, y compris au stade des métastases. L’objectif de l’essai mené par les chercheurs était de définir l'intérêt et l’innocuité de cette association.

En pratique, l’immunothérapie basée sur le blocage PD-1 ou PD-L1 n’induit pas de réponse chez 80% des patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules. Et ceux qui répondent peuvent développer une résistance au traitement, alors que ce type de molécules donne des résultats particulièrement intéressants dans de nombreux cancers. Les chercheurs ont dont souhaité tester une combinaison inédite d’immunothérapie afin de pouvoir proposer un traitement aux patients se trouvant en impasse thérapeutique. En résulte l'intérêt pour une nouvelle molécule intitulée « ALT-803 ». L’ALT-803 agit en stimulant le système immunitaire. Globalement, il permet de mobiliser les lymphocytes contre les cellules tumorales.

Une association synergique mais non toxique

Au cours de l’essai, aucune toxicité limitant la dose n’a été observée et la dose maximale tolérée n’a pas été atteinte dans cet essai. Les évènements indésirables les plus fréquents ont été des réactions habituelles au site de l’injection (observés chez 90% des patients) et des symptômes pseudo-grippaux (constatés chez 71% des patients). Les effets indésirables plus sévères, de grade 3, la lymphocytopénie et la fatigue, sont survenus chez seulement deux patients. Aucun évènement de grade 4 ou 5 n’a été observé.

Un autre avantage de cette nouvelle association synergique par rapport à d’autres immunothérapies nécessitant une hospitalisation est qu’elle peut être administrée en ambulatoire chez les patients atteints de cancer du poumon non à petites cellules récidivant et réfractaire aux anticorps monoclonaux anti-PD-1.