Une nouvelle étude présentée aux sessions scientifiques 2018 de l'American Heart Association's Quality of Care and Outcomes Research établit un lien de cause à effet entre les patients souffrant de dépression et les patients souffrant de maladies cardiovasculaires.
Environ un cinquième des patients atteints de maladies cardiovasculaires souffrent de dépression. "Bien que nous ne sachions pas si c’est la dépression qui déclenche les maladies cardiovasculaires ou l’inverse, il a été prouvé que si vous avez une maladie cardiovasculaire, il est probable que vous souffriez également de dépression", déclare Victor Okunrintemi, chercheur à Baptist Health South Florida à Coral Gables, en Floride.
54 % plus susceptibles d'être hospitalisés
Les chercheurs ont étudié deux groupes de patients ayant des maladies cardiovasculaires, l’un composé de personnes souffrant de dépression et l’autre composé de personnes ne souffrant pas de dépression. Résultat : les patients dépressifs étaient 54 % plus susceptibles d'être hospitalisés et 43 % plus susceptibles de l’être en urgence, comparativement à ceux qui n'étaient pas dépressifs.
"Nous recommandons un dépistage plus agressif de la dépression lors du suivi des patients victimes d'une crise cardiaque", explique Victor Okunrintemi, dans le but de stopper la détérioration de l’état de santé des personnes souffrant de maladies cardiovasculaires et de dépression.
56% plus de chances de conserver des déclins fonctionnels
Par ailleurs, l’étude détaille que les personnes les plus susceptibles de faire une dépression consacrent en général plus d’argent aux dépenses de santé que les autres. Elles sont cinq fois plus susceptibles d'avoir une mauvaise perception de leur état de santé et presque quatre fois plus susceptibles d'être insatisfaites des soins qui leur sont prodigués. Elles ont également une qualité de vie nettement moins bonne, "peut-être parce que les personnes à haut risque de dépression n'ont pas encore été diagnostiquées et traitées pour la dépression", précise Victor Okunrintemi.
Dans une étude distincte menée par un autre groupe de chercheurs, il a été établi que les patients ayant été diagnostiqués comme dépressifs avant de faire un AVC récupéraient moins bien et moins vite que les autres. Ils ont 56% plus de chances de conserver des déclins fonctionnels à vie.
En France, on estime que près d’une personne sur cinq a souffert ou souffrira d’une dépression au cours de sa vie. Les maladies cardiovasculaires ou cardio-neurovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde et la deuxième en France (première pour les femmes), juste après les cancers.