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Dépression, suicide

La foi, un puissant antidépresseur

Par Cécile Coumau

Croire en Dieu n'empêche pas d'avoir des idées noires ou de déprimer. En revanche, la foi permet de mieux répondre aux traitements des dépressions ou de repousser les tentatives de suicide.

Mark Bugnaski/AP/SIPA

Dans les épreuves de la vie, croire en Dieu est souvent présenté comme une chance pour faire face. Les maladies ne font pas exception à la règle. Une étude américaine qui vient d’être publiée dans le Journal of affective disorders prouve que la foi serait efficace contre les maladies psychiatriques. En fait, une croyance religieuse, ce n’est évidemment pas le remède miracle contre les dépressions. En revanche, « croire en dieu est associé à une meilleure évolution des troubles psychiatriques ». Concrètement, les patients inclus dans cette étude qui étaient peu ou non croyants avaient deux fois plus de risque de ne pas répondre au traitement par rapport aux patients croyants. Les auteurs de l’étude estiment que les ressorts qui font qu’une personne croit en Dieu pourraient être les mêmes que ceux qui font que l’on a confiance dans les traitements. Ce qui les rendrait en quelque sorte plus optimiste.


Une telle association entre croyance religieuse et meilleure santé psychologique n’est pas inédite. Plusieurs travaux scientifiques l’ont déjà suggéré. Dans une autre étude américaine où les patients avaient été suivis pendant dix ans, on a observé que le fait d'accorder de l'importance à la religion diminuerait le risque de rechuter d'une dépression. Et tout particulièrement pour les personnes à hauts risques qui ont une histoire familiale de dépression. Et les dépressifs ne sont pas les seuls à bénéficier d’un tel avantage. Une autre étude, toujours américaine, publiée l’année dernière, semblait montrer que la pratique religieuse pouvait jouer un rôle de paravent contre le suicide. En fait, un système de valeurs qui rejette le suicide, conduirait à faire moins de tentatives de suicide, même si les personnes ont des idées noires.


Cependant, cet effet doit être relativisé. D’une part, il est possible que l’effet « croyance » soit moins perceptible en France qu’aux Etats-Unis - où sont menés ces travaux – et où un quart des personnes souffrant de troubles psychologiques va chercher de l'aide auprès d'un représentant de l'église. D’autre part, les croyants peuvent avoir tendance à ne pas oser déclarer des tentatives de suicide.


Bien sûr, les médecins ne vont pas prescrire pour autant, à leurs malades, d’être croyants mais les psychiatres recommandent de demander à leurs patients s’ils le sont ou pas. Pour si nécessaire, s’appuyer sur cette foi.