Dans une nouvelle étude publiée dans la revue JAMA Neurology, des chercheurs de la Whiting School of Engineering, de l'University of Rochester Medical Center et de l'Aston University au Royaume-Uni affirment que les patients atteints de la maladie de Parkinson pourraient utiliser l’application smartphone "HopkinsPD" pour surveiller leurs symptômes à domicile et partager ces données, afin d'aider les médecins à peaufiner leur traitement.
Visites cliniques annuelles
La maladie de Parkinson est souvent difficile à traiter efficacement du fait que ses symptômes, comme les tremblements et les difficultés à marcher, peuvent varier considérablement sur une période de quelques jours, voire de quelques heures.
En général, les patients atteints de la maladie de Parkinson sont évalués par des spécialistes médicaux au cours de trois ou quatre visites cliniques annuelles. À domicile, on peut aussi demander aux patients de remplir un lourd "journal moteur" de 24 heures dans lequel ils consignent par écrit leur mobilité, leurs mouvements involontaires de torsion et d'autres symptômes de la maladie de Parkinson. Le médecin utilise ensuite ces données pour guider le traitement.
Pour mieux soigner ce trouble cérébral évolutif, les chercheurs ont mis au point une nouvelle application utilisant des capteurs greffés sur un téléphone.
Cinq tâches simples
En utilisant les composants existants du smartphone tels que le microphone ou l'écran tactile, les membres de l'équipe de recherche ont conçu une application fondée sur cinq tâches simples impliquant la détection vocale, le tapotement des doigts, la mesure de la marche, l'équilibre et le temps de réaction. Baptisée " HopkinsPD", elle convertit les données recueillies à l'aide de ces tests en un score objectif qui reflète mieux la gravité globale des symptômes des patients atteints de la maladie de Parkinson et la façon dont ils réagissent aux médicaments.
"Si vous y pensez, cela semble fou, mais avant ces types d'études, nous avions très peu de données sur le fonctionnement de ces personnes les samedis et dimanches, tout simplement parce que les patients ne viennent pas à la clinique le samedi ou le dimanche. Nous avions aussi très peu de données sur la santé des personnes atteintes de la maladie de Parkinson à deux heures du matin ou à onze heures du soir parce que, à moins d'être hospitalisées, elles ne sont généralement pas examinées dans les cliniques à ces heures-là", fait remarquer E. Ray Dorsey, neurologue au Centre médical de l'Université de Rochester et co-auteur de la nouvelle recherche. Sans compter que la nervosité provoquée par les milieux médicaux et les tests officiels peut fausser les résultats d’un patient atteint de la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurologique la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer. Elle touche plus de 150 000 personnes en France, plus de 1,2 millions de personnes en Europe et plus de 6,3 millions de personnes dans le monde. 8 000 nouveaux cas sont déclarés chaque année en France, où 1 à 2% de la population sont concernés après 65 ans, avec un pic de fréquence autour de 70 ans.