Ce lundi, le CHU de Reims s'est de nouveau prononcé en faveur d'un arrêt des traitements de Vincent Lambert, tétraplégique de 41 ans maintenu en vie dans un état végétatif depuis 10 ans. Une quatrième procédure collégiale avait été lancée en septembre dernier, à l'issu de laquelle le Dr. Vincent Sanchez a conclu à une "obstination déraisonnable" et décidé d’arrêter l’alimentation artificielle, ainsi que de diminuer l’hydratation du patient.
Cette décision rejoint celle du Dr Eric Kariger qui avait engagé un protocole de fin de vie en 2013 avec Rachel Lambert, femme et tutrice légale de Vincent Lambert. Les parents de Vincent, opposés jusque-là à l'arrêt des traitements de leur fils, auront 10 jours pour déposer une recours contre cette décision s'ils le souhaitent. L’affaire serait alors porter devant le tribunal administratif, puis le Conseil d’État.
Qu'est-ce que l'on appelle l'arrêt des traitements ?
Comment se déroule cette étape ? Il existe un protocole très précis, mais difficile pour un médecin de parler d’acte médical, même s’il le faudrait. Cependant, il ne s’agit pas d’euthanasie active, d’ailleurs interdite dans notre pays. Il existe dans le cas de Vincent Lambert, un protocole de "fin de vie", qui consiste à arrêter l’alimentation et l’hydratation du patient, et à prescrire des médicaments anesthésiques.
Aussi terrible que cela puisse paraître, cela peut se traduire par le fait de "laisser le patient mourir de soif et de faim". Mais deux facteurs importants sont à prendre en considération : le cerveau ne fonctionne plus que de façon automatique, sans conscience et les médicaments anesthésiques employés ne laisse aucune place à la souffrance morale ou physique. Il faut savoir que l’on utilise aujourd’hui des produits un million de fois plus puissants que la morphine.
Euthanasie active et euthanasie passive
Pourquoi les médecins n’utilisent pas les médicaments réputés mortels qu’ils connaissent parfaitement ? Tout simplement parce que la loi est très stricte. Mettre délibérément et rapidement fin à une vie pour faire cesser une souffrance s'appelle l’euthanasie active et est assimilée en France, à un homicide. En revanche, arrêter un traitement ou administrer de fortes doses de médicaments contre la douleur, dans l’intention de soulager, même au risque d’écourter la vie, s'appelle l’euthanasie passive. La nuance est importante.