D’ici 2030, la bronchite chronique obstructive (BPCO) devrait devenir la 3ème cause de décès dans le monde. Le principal facteur de risque de cette maladie est le tabagisme. Mais certains patients ont un diagnostic de bronchite chronique obstructive alors qu’ils n’ont jamais fumé et seuls 20 à 25% des fumeurs développent une bronchite chronique.
Dans une étude australienne, des chercheurs rapportent que 75% des cas de BPCO sont dus à l’exposition à des facteurs de risque durant l’enfance et sont ensuite amplifiés par d’autres agressions à l’âge adulte : les maladies infantiles telles que l’asthme, la bronchite, la pneumonie, la rhinite allergique, l’eczéma et l’exposition au tabagisme parental contribueraient largement au développement de la BPCO à l’âge adulte. Leurs résultats ont été publiés dans le Lancet le 5 avril 2018.
Un suivi de l'enfance à l'âge adulte
Deux mille quatre cent trente-huit participants ont été suivis de l’enfance jusqu’à l’âge de 53 ans : c’est la plus longue étude jamais menée ! Les résultats suggèrent que les agressions des poumons pendant l’enfance sont des indicateurs importants du risque de bronchite chronique obstructive à l'âge adulte. Ces dernières sont ensuite aggravées par le tabagisme et l’asthme à l’âge adulte. En effet, les dommages déjà causés durant l’enfance peuvent être responsables d'une diminution plus rapide de la fonction pulmonaire à l’âge adulte.
Par contre, les chercheurs constatent que les trois quarts des enfants âgés de 1 à 6 mois ayant une mauvaise fonction pulmonaire se sont améliorés tout au long de leur enfance. Ce constat démontre qu'il est possible de préserver la fonction pulmonaire et de potentiellement réduire le risque de bronchite chronique plus tard dans la vie en ayant une bonne hygiène de vie. Selon les chercheurs, maximiser la croissance pulmonaire durant la petite enfance pourrait réduire le risque de développer une BPCO chez les personnes âgées.
Bronchite chronique et facteurs de risque infantiles
Les résultats de cette étude soulignent l’importance de prévenir à la fois les expositions précoces à des agressions capables d'altérer la croissance pulmonaire et à la fois les facteurs de risques survenant à l’âge adulte qui contribuent au déclin de la fonction pulmonaire. Par exemple, s’assurer que tous les asthmatiques reçoivent un traitement approprié peut s’avérer vital pour préserver la fonction pulmonaire.
Pour le Professeur australien Shyamali Dharmage, « la réduction de l’exposition de la mère à la fumée et du tabagisme, le contrôle de l’asthme et la promotion de la vaccination sont des objectifs de santé publique primordiaux ».