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Eviter la résistance

Dépression : un marqueur permet de prédire rapidement la réponse au traitement

Par Camille Boivigny

Une nouvelle étude américaine révèle que le PET scan pourrait permettre d’évaluer rapidement la réponse au traitement antidépresseur.

wenht/istock
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« La dépression est une maladie très hétérogène, ce qui la rend extrêmement difficile à traiter efficacement. » , selon Mala Ananthe de l’Université Stony Brook à New York. EN particulier, il est difficile de prévoir avant 3 à 4 semaines de traitement son efficacité réelle.

Des chercheurs ont mis au point une nouvelle méthode d’évaluation précoce de la réponse à un traitement antidépresseur à l’aide d'un PET scan, une technique particulière de scanner qui analyse la fixation d'un marqueur dans les zone actives du corps. Leurs résultats ont été publiés dans le Journal of Nuclear Medicine d’avril 2018.

Le trouble dépressif majeur

L'efficacité d’un traitement antidépresseur ne peut pas être évaluée avant un délai quasi incompressible de 3 à 4 semaines afin, éventuellement d'ajuster la dose ou de constater l'échec et de changer de traitement. De plus, les malades qui résistent à un premier traitement ont un risque progressivement croissant de résister aux autres traitements. Malheureusement, aucun marqueur ne permet actuellement d’estimer précocement la réponse au traitement et l’efficacité de ce dernier.

Pour répondre à cet enjeu, des chercheurs américains ont développé une méthode d’évaluation par imagerie par tomographie par émission de positrons (TEP) qui pourrait permettre de prédire à l’avance si un traitement spécifique est susceptible d’être efficace pour le trouble dépressif majeur.

Evaluation du lien entre le mésencéphale et l’amygdale

Le traceur mis au point par les chercheurs cible la protéine de transport de la sérotonine (5-HTT), une neurotransmetteur très impliqué dans la dépression, à l'intérieur d'une structure du cerveau, l’amygdale, qui fait partie des circuits cérébraux affectés par la dépression. Le TEP-scan permet de mesurer le taux de cette protéine avant et après le début du traitement antidépresseur, sachant que le taux de cette protéine est le reflet de la liaison entre 2 zones du cerveau critiques pour la dépression, le mésencéphale et l’amygdale. Or, les chercheurs ont constaté que chez les malades déprimés qui ne sont pas rémission après 12 mois de traitement, la liaison entre le mésencéphale et l’amygdale est plus faible. 

Un PET-scan peut donc indiquer, selon le taux de 5-HTT mesuré avant le traitement, quels patients seront améliorés par le traitement. Par ailleurs, la quantification de la liaison entre le mésencéphale et l'amygdale cérébrale sous traitement pourrait constituer un biomarqueur potentiel pour la rémission après traitement antidépresseur.