Alors que 60 millions de consommateurs dénonce ce jeudi "les entourloupes des industriels lorsqu'ils bernent les consommateurs" en bourrant les aliments d'additifs, une étude de l'Ecole polytechnique Chalmers, en Suède, démontre les risques liés à la consommation de citrate d'ammonium ferrique et d'EDTA (Ethylène-diamine-tétra-acétate de calcium disodium). Ces deux compléments alimentaires en fer sont très utilisés dans l'industrie agroalimentaire : le premier (classé E381 dans la liste des additifs) est utilisé comme régulateur de pH, alors que le deuxième (E385) est un antioxydant très utilisé dans les conserves, les aliments surgelés et les sauces.
Un risque accru de cancer du côlon
Les chercheurs ont étudié les retombées d'une consommation de ces deux additifs chez des souris et ont découvert que toutes étaient atteintes d'un cancer du côlon. Plus précisément, une augmentation des taux cellulaires d'amphiréguline, un biomarqueur du cancer, a été observée. Et ce, même à faibles doses. "Nous pouvons conclure que le citrate ferrique et l'EDTA pourraient être cancérigènes, car ils augmentent tous deux la formation d'amphiréguline", explique Nathalie Scheers, professeur à l'Université Chalmers de Technologie auteure de l'étude.
La plus grande partie du fer dont le corps a besoin provient de la nourriture comme la viande, le poisson, les légumes et les fruits. Mais parfois cela ne suffit pas. Notamment pour certaines femmes enceintes, ainsi que pour des personnes avec un faible taux d'hémoglobine ou atteintes de maladie rénale. Il existe une vingtaine de compléments alimentaires en fer sur le marché.
On retrouve également du citrate d'ammonium ferrique dans certains aliments tels que le pain aux céréales, les haricots et les noix. De même, l'EDTA est présent dans certains médicaments pour les enfants à faibles niveaux de fer en France et au Royaume-Uni. Difficile donc de passer à coté.