Une étude britannique publiée ce jeudi dans la revue Chronobiology International avance que le risque de mortalité est 10% plus élevé chez les personnes qui se couchent tard, que chez celles qui se levent et se couchent tôt. Et ce, notamment à cause du dérèglement de leur horloge biologique interne, un élément très intelligent de notre organisme qui régule notre température corporelle et nos cycles de sommeil sur une durée de 24 heures.
Les chercheurs ont étudié les cas de 500 000 personnes âgées de 38 à 73 ans, parmi lesquelles 27% se définissaient comme étant "du matin", 35% "plus du matin que du soir", 28% "plus du soir que du matin" et enfin, 9% reconnaissaient être "du soir". Au cours de cette étude de 6 ans et demi, 10 500 décès ont été déclarés, dont 2 127 liés à des maladies cardiovasculaires.
Une mauvaise hygiène de vie
"Les noctambules qui tentent de vivre dans un monde du matin peuvent en subir les conséquences sur leur santé, explique Kristen Knutson, co-auteure de l'étude. Il se pourrait que les personnes couche-tard aient une horloge biologique interne qui ne correspond pas à leur environnement externe".
La spécialiste évoque une série de mauvais comportements associés comme le manque d'exercice physique, de sommeil ou encore le fait de se nourrir en décalé. Les couches-tard sont par ailleurs plus enclins à fumer, boire de l'alcool, consommer de la caféine et des drogues. En somme, leur hygiène de vie associée au dérèglement de leur horloge interne fragiliserait leur organisme : ce type de personnes est en effet plus sujet à développer du diabète, des troubles neurologiques, gastro-intestinaux, respiratoires ou psychologiques.
L'impact du passage à l'heure d'été
Les chercheurs estiment que le passage à l'heure d'été, où l'on remarque une hausse importante de crises cardiaques, est moins bien supporté par les couche-tard et qu'il serait préférable de le supprimer. En Grande-Bretagne, les parlementaires ont souvent débattu de l'intérêt de décaler les horloges pour donner une heure supplémentaire une bonne fois pour toute, plutôt que de changer deux fois dans l'année. Mais aucune loi n'a finalement été votée.
En 2014, des chercheurs ont calculé quel serait l'impact sur la population si l'on octroyait 200 heures de lumière naturelle en plus par an. Menée sur 23 000 enfants âgés de 5 à 16 ans à travers 9 pays, dont l’Angleterre et l’Australie, l’étude a consisté à mesurer l’activité physique des enfants grâce à des accéléromètres électroniques disposés autour de leur taille durant une année entière. Au terme de l’expérience, les chercheurs ont constaté que le niveau d’intensité de l’activité physique des enfants augmente de 15 à 20 % pendant l’été.
Un résultat qui équivaut à 33 minutes par jour de plus qu’en hiver. "Cette étude prouve que la lumière du jour joue un rôle déterminant sur la forme physique des enfants, aux heures passées en dehors de l’école, c’est-à-dire le matin et en fin d’après-midi. Et ce, aussi bien en Europe qu’en Australie", souligne le Dr Anna Goodman, auteure principale de l’étude. Les auteurs de l’étude en avaient profité pour rappeler que le changement d’heure deux fois par an, même s’il peut sembler anodin, a un véritable impact sur la santé publique.
Que faire si votre horloge interne est perturbée ?
La question se pose en particulier chez les travailleurs de nuit, dont le rythme est inversé. Les êtres humains sont diurnes (vivent le jour) et le fait de rester éveillé la nuit peut perturber leur horloge biologique. Que faire dans ces cas-là ?
Recevoir régulièrement la lumière du jour est nécessaire à notre horloge interne. N'hésitez pas à faire le plein de lumière naturelle dès le matin, notamment en hiver où il est tout de même important de sortir en profiter. Pratiquer une activité physique régulière, décrocher des écrans et se lever tôt même lorsqu'on ne travaille pas permet également permettre de régulariser son horloge interne. De même, que manger équilibré et à des heures fixes pour habituer l'organisme.