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Université Aspie-friendly

Autisme : comment intégrer les autistes Asperger à l’université ?

Par Charlotte Arce

Dans une tribune publiée dans Le Figaro, l’ancien président de l’Université Toulouse 3 Bertrand Monthubert et le philosophe et écrivain Josef Shovanec militent pour rendre l’université accessible aux autistes Asperger. Au sein du projet "Construire une université Aspie-Friendly", ils souhaitent accueillir les jeunes "Aspies" et les soutenir jusqu’à leur insertion sociale et professionnelle.

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Comment rendre l’université, sa structure et ses programmes, accessibles aux personnes atteintes du syndrome d’Asperger ?

Alors que se tenait jusqu’au 9 avril dernier la semaine de sensibilisation à l’autisme, beaucoup reste encore à faire pour œuvrer à l’insertion sociale et professionnelle des "Aspies", c’est-à-dire les autistes Asperger qui représentent environ 0,5% de la population et environ 30% des autistes en France.

Des autistes à haut niveau intellectuel

Les Aspies ne présentent aucun retard intellectuel. Au contraire, ils ont souvent des capacités de mémoire ou de concentration hors norme. Mais leurs difficultés pour développer des interactions sociales et leur passion pour des sujets pointus et étonnants (comme les mathématiques, les langues, le dessin), rendent leur insertion professionnelle difficile. Souffrant du regard des autres, ils sont souvent en décalage avec les autres élèves de leur âge, ce qui rend leur scolarité au mieux compliquée, sinon chaotique.

Selon le Pr Bertrand Monthubert, ancien président de l’univesité Toulouse 3 et coordinateur du projet  "Construire une université Aspie-Friendly", et Josef Schovanec, philosophe et écrivain, moins de 500 Aspies étudient aujourd’hui à l’université. Dans une tribune publiée ce lundi 16 avril dans Le Figaro, ils expliquent qu'il s’agit pour eux non seulement d’un "gâchis économique", car les autistes Asperger ont "des talents dont nous ne devons pas nous priver". Mais aussi d’un "véritables gâchis humain, car, en ne créant pas les conditions de leur accueil, nous empêchons de nombreux Aspies de développer des connaissances qui les motivent et qui, pour certains, sont la principale raison de vivre".

Repenser l’université pour les Aspies

C’est pour faciliter leur insertion professionnelle et sociale que le Pr Monthubert porte aujourd’hui en tant que coordinateur le projet "Construire une université Aspie-Friendly". En partenariat avec la Fondation FondaMental, Microsoft et AutiConsult, 16 établissements d’enseignement supérieur se sont engagés à accueillir de jeunes étudiants Asperger et à leur fournir des outils pédagogiques et numériques adaptés, ainsi qu’un accompagnement social et une formation pour les aider à s’insérer professionnellement à la fin de leurs études.

Pour aider à cette intégration universitaire et professionnelle, plusieurs actions concrètes seront menées. Parmi elles, la création d’un centre national de ressources et d’accompagnement dédié à l’autisme, ainsi que la formation et la sensibilisation des enseignants, personnels et étudiants. "Car l’autisme reste mal connu, du déni aux clichés, et trop peu de personnes connaissent véritablement les difficultés réelles qui se posent aux Aspies, et dont ceux-ci n’ont parfois que vaguement conscience", écrivent le Pr Monthubert et Josef Schovanec.

Des parcours adaptés seront aussi mis en place, avec notamment une partie de l’enseignement mené à distance, pour faciliter la réussite des autistes Asperger. Ces derniers bénéficieront également d’un job coaching et de partenariats pour construire un parcours progressif d’insertion professionnelle.

"Avec ce projet, l’université française peut faire un grand pas en avant. Un pas pour l’inclusion des Aspies, bien sûr, mais beaucoup plus largement un pas pour tous les étudiants à besoins particuliers, qui pourront trouver dans les innovations que nous déploierons des améliorations pour leurs propres situations. En construisant une université 'Aspie-Friendly', nous portons l’ambition de rendre toute l’université véritablement inclusive", concluent Bertrand Monthubert et Josef Schovanec.