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Maladie auto-immune

Lupus : un nouvel anticorps monoclonal améliore le traitement

Par le Dr Jean-Paul Marre

Dans le lupus, une nouvelle molécule qui bloque une protéine stimulant anormalement le système immunitaire, améliore très nettement la maladie chez certains malades.

man_at_mouse/istock

Dans le lupus érythémateux disséminé (LED), une nouvelle étude montre que le belimumab, un anticorps monoclonal ciblant le BLyS, une protéine-clé de la stimulation des lymphocytes B, améliore nettement les malades.
L’effet du belimumab sur les arthrites et les manifestations rhumatologiques apparaît très intéressant dans cette étude parue dans Arthritis & Rheumatology.

Une nouvelle importante, car en touchant différents organes majeurs du corps (reins, cœur, cerveau…), le lupus reste l'une des principales causes de décès chez les femmes jeunes.

Anti-BLys : des résultats probants

Dans cette population de 356 malades souffrant d’un lupus avec une activité clinique élevée (diminution des fractions du complément C3/C4 et élévation des anticorps anti-ADNdb), 64,6% des patients du groupe belimumab atteignent une activité réduite de leur maladie lupique, versus 47,2% des malades sous placebo (en plus de leur traitement habituel).

On observe également une incidence plus faible des éruptions cutanées sévères (14,1% contre 31,5%) et plus de malades dans le groupe belimumab ont été en mesure de réduire nettement leur dose de corticoïdes.
Par ailleurs, les effets secondaires sont similaires entre les groupes.

Une maladie « systémique »

Le lupus érythémateux disséminé est une maladie auto-immune chronique, dite « systémique », c’est-à-dire qu’elle peut affecter n’importe quel organe du corps. Elle se présente, en conséquence, sous la forme d’un très large éventail de symptômes.

L’apparition de la maladie implique la stimulation anormale des lymphocytes B, les cellules immunitaires qui produisent des anticorps, anticorps qui sont normalement chargés d’attaquer les bactéries, les virus et les toxines étrangères au corps.

Le BLys est une protéine qui stimule les lymphocytes B, et est impliquée dans leur différenciation : à des taux élevés, le BLyS peut contribuer à la production d'auto-anticorps ciblant les cellules et les structures normales du corps : c’est une maladie auto-immune.

Une large étude contrôlée

Pour étudier l'efficacité et la sécurité du belimumab, Andrea Doria, de l'Université de Padoue, en Italie, et ses collègues ont conduit une étude contrôlée, comparant une injection sous-cutanée hebdomadaire de 200 mg de belimumab à un placebo, en plus du traitement standard du lupus.

L’étude de phase III répond au critères de qualité scientifique (tirage au sort, double aveugle) et a duré pendant 52 semaines. Le belimumab est actuellement administré par perfusion intraveineuse, mais la forme sous-cutanée est récemment devenue disponible.

Le belimumab permet de sortir de l’hôpital

« L'administration intraveineuse de belimumab est un obstacle au traitement pour de nombreux malades en raison de la nécessité de se rendre à l'hôpital pour des perfusions de médicaments, ce qui signifie qu'un plus grand nombre de patients pourraient bénéficier de ce traitement », a déclaré le Dr Doria.

« L'auto-administration en injection sous-cutané du belimumab rend l'accès à l'hôpital inutile, ce qui entraîne des économies pour les malade et la société ».