Tampons, serviettes, cup... les protections féminines seront désormais partiellement remboursées par la mutuelle étudiante LMDE. Les adhérents intéressés par ce forfait n'auront qu'à envoyer leurs factures par courrier à la LMDE, ou à les scanner directement sur le site. Ils seront remboursés à hauteur de 20 à 25 euros par an. Si cette offre est déjà révolutionnaire par son concept, elle l'est d'autant plus qu'elle s'adresse aux femmes et aux hommes. Ces derniers pourront ainsi faire profiter les femmes de leur entourage de cette offre. Une façon de désacraliser les règles, sujet souvent tabou, bien que naturel.
"Selon une récente étude, une femme utilise en moyenne 22 tampons ou serviettes par cycle ce qui représente 1 500 à 2 000 euros de budget au cours de sa vie et c’est sans compter les antidouleurs, les sous-vêtements", indique la LMDE.
Bien choisir ses protections féminines
Cette initiative intervient à une période où les femmes s'interrogent sur la qualité des protections féminines commercialisées, notamment à cause des risques de syndrome du choc toxique. Et contrairement aux idées reçues, utiliser des coupes menstruelles ou des tampons bios ne préserve pas de faire un choc toxique. Tel est le résultat d’une nouvelle étude, publiée dans le journal de la Société américaine de microbiologie Applied and Environmental Microbiology.
"Nos résultats ne soutiennent pas l’hypothèse qui suggère que les tampons composés exclusivement de coton bio pourraient être intrinsèquement plus sûrs que ceux faits d’un mélange de coton et de rayonne, explique Gérard Lina, professeur de microbiologie à l’université Claude Bernard de Lyon. Nous avons observé que l’espace entre les fibres qui contribue à l’apport d’air dans le vagin représente également le site majeur de croissance du staphylocoque doré (bactérie à l’origine du choc toxique, NDLR)." La croissance du staphylocoque doré est ainsi plus importante au sein des tampons dont la matière à été déstructurée avant d’être façonnée, que dans les tampons non modifiés.
L'impact écologique
En moyenne, une femme utilise 11 000 tampons au cours de sa vie. En matière de pollution, ils ont un impact considérable : selon un classement des déchets plastiques établi en 2016 par l’ONG Surfrider, les applicateurs de tampons figurent parmi les dix déchets plastiques les plus fréquemment présents dans les océans. Les serviettes aussi ont une empreinte écologique. D’après le livre Flow: The Cultural History of Menstruation, (Flux: l'histoire culturelle de la menstruation), une femme jette en moyenne à la poubelle, et dans sa vie, entre 100 et 150 kg de "serviettes, tampons et applicateurs".
Depuis quelques années, les femmes ont davantage de choix dans leurs protections intimes. Qu’il s’agisse de coupes menstruelles, de serviettes lavables ou de tampons en coton bio, toutes sont plus écologiques. Si les femmes se tournent de plus en plus vers ces produits d’hygiène intime alternatifs, c’est aussi parce qu’ils sont plus respectueux de la santé des femmes. À l’heure où les grandes marques de produits d'hygiène féminine ne cessent de devoir se justifier sur la composition de leurs produits et sont régulièrement mis en cause dans les cas de syndrome du choc toxique, ces nouvelles protections apparaissent comme plus sûres pour qui veut prendre soin de sa santé intime tout en limitant son empreinte écologique.