Les enfants exposés à des niveaux élevés d'allergènes provenant des animaux de compagnie pendant la petite enfance ont un risque plus faible de développer de l'asthme avant l'âge de 7 ans, révèle une nouvelle recherche appuyée par les National Institutes of Health. Ces résultats, publiés dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, fournissent des données intéressantes pour la conception de stratégies visant à prévenir le développement de l'asthme.
Bien que des études antérieures aient établi que la réduction de l'exposition aux allergènes à la maison aide à contrôler l'asthme déjà établi, cette nouvelle recherche indique que l'exposition à certains allergènes tôt dans la vie, avant que l'asthme ne se développe, peut avoir un effet préventif.
Environnement de la petite enfance
"Nous en apprenons de plus en plus sur la façon dont l'environnement de la petite enfance peut influencer le développement de certaines conditions de santé, a déclaré Anthony S. Fauci, directeur du National Institutes of Health. Si nous pouvons développer des stratégies pour prévenir l'asthme avant qu'il ne se développe, nous aiderons à alléger le fardeau que cette maladie impose à des millions de personnes, ainsi qu'à leurs familles et communautés."
Selon les Centers for Disease Control and Prevention, plus de 8% des enfants américains souffrent actuellement d'asthme, une maladie chronique qui enflamme et rétrécit les voies respiratoires de façon intermittente. L'asthme peut générer des absences au travail ou à l’école et est une cause majeure de consultations aux urgences et d'hospitalisations. Il concerne pas moins de 4 millions de personnes en France, un chiffre là aussi en constante augmentation.
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L'étude examine les facteurs de risque d'asthme chez les enfants vivant en milieu urbain, où la maladie est plus répandue et plus grave. Les chercheurs ont suivi 560 enfants depuis leur naissance jusqu'à l'âge de 7 ans. Tous ont un risque élevé de développer de l'asthme parce qu'au moins un parent souffre d'asthme ou d'allergies.
Blattes, souris, chats
Parmi les 442 enfants pour lesquels les chercheurs disposaient de suffisamment de données pour évaluer l'état asthmatique à l'âge de 7 ans, 130 enfants (29 %) souffraient d'asthme. Des concentrations plus élevées d'allergènes de blattes, de souris et de chats présents dans les échantillons de poussière prélevés dans les foyers des enfants au cours des trois premières années de vie (à l'âge de 3 mois, 2 ans et 3 ans) étaient liées à un risque plus faible d'asthme à l'âge de 7 ans. Les chercheurs ont observé une association similaire pour l'allergène canin, bien qu'elle ne soit pas statistiquement significative. Une analyse supplémentaire a indiqué que l'exposition à des niveaux plus élevés de ces quatre allergènes à l'âge de 3 mois était associée à un risque plus faible de développer de l'asthme.
L’étude indique également que l'environnement microbien présent dans les lieux de vie où se déroule la petite enfance peut être associé à un risque d'asthme. Les chercheurs ont trouvé des associations entre l'abondance de certains types de bactéries dans la poussière domestique et un diagnostic d'asthme avant l'âge de 7 ans, suggérant que l'exposition à certains types de bactéries au début de la vie pourrait influencer le développement de l'asthme. Des recherches supplémentaires sont cependant nécessaires pour clarifier les rôles potentiels de ces expositions microbiennes dans le développement de l'asthme.
Les résultats confirment par ailleurs les recherches antérieures liant le développement de l'asthme infantile à des facteurs de risque reconnus tels que l'exposition prénatale à la fumée de tabac, le stress maternel et la dépression.
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