Chaque année, 10 millions de cas de démence sont découverts dans le monde. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y aurait aujourd’hui 50 millions de personnes atteintes. Ce syndrome se caractérise par la perte de capacités cognitives, la dégradation de la mémoire et de l’orientation, et une détérioration du comportement social.
D’après des chercheurs du centre de médecine de l’université du Texas à San Antonia aux Etats-Unis, aujourd’hui, la démence tend à apparaître plus tard chez les personnes et surtout elle va durer sur des périodes plus courtes. L'étude est parue dans le Journal of Gerontology.
Deux causes principales à la démence
Les scientifiques américains ont compilé les données de quatre périodes étalées sur 30 ans. Ils ont constaté que l’âge moyen de déclaration de la démence recule. En conséquence, les patients atteints le seraient sur des périodes plus courtes. Une bonne nouvelle pour tout le monde et pour les comptes publiques.
La démence apparaît chez l’individu suite différentes maladies ou traumatismes qui touchent le cerveau, même lorsqu’il est seulement partiellement touché. C’est le cas par exemple pour la maladie d’Alzheimer ou l’accident vasculaire cérébral (AVC). La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui touche les cellules du cerveau, elle provoque leur dysfonctionnement puis peu à peu leur mort. En France 90 000 personnes en sont atteintes. Un accident vasculaire cérébral peut être provoqué par l’obstruction d’une artère du cerveau, ce qui provoque un arrêt brutal de la circulation sanguine dans celle-ci, soit par la rupture d’une artère qui provoque des saignements dans le crâne ou le cerveau. Chaque année en France, on dénombre plus de 130 000 AVC, ce qui représente un cas toutes les 4 minutes.
Un risque de démence réduit après un AVC
Les chercheurs se sont interrogés sur le lien entre AVC et démence, est-ce que la meilleure prévention des AVC a permis à elle seule de reculer l’âge de déclaration de la démence et en diminuer la durée ? Pour Sudha Seshadri, professeur de neurologie et directrice de l’étude : « la prévention des AVC et la réduction de leur impact sont de réelles avancées, mais ni l’une ni l’autre n’explique totalement les tendances que nous avons constatées ». En tous cas, la meilleure prévention des AVC améliore indéniablement la situation.
La chercheuse explique : « Auparavant, quand vous faisiez un AVC, vous aviez un risque de démence de 90 %. Aujourd’hui, ce taux est de 40 %. » Les chercheurs s’interrogent sur d’autres possibles causes. Comme la diminution de l’importance de certaines infections du fait de la vaccination, d’une possible diminution de certains polluants dans l’air, et aussi une meilleure éducation et une nutrition améliorée dans les dernières décennies pourraient avoir un impact.
82 millions de personnes atteintes en 2030
La démence est classée en trois stades : initial, intermédiaire et dernier stade. Les symptômes du premier sont la tendance à oublier, la perte de conscience du temps et la perte du sens de l’orientation dans des endroits familiers. A partir du stade intermédiaire, les symptômes sont plus visibles, au dernier stade, la dépendance est quasi-totale. Certains facteurs peuvent aggraver le risque de démence, comme la consommation d’alcool en excès, le diabète, le tabagisme. Une étude de chercheurs de l’université de Boston attestait aussi d’un lien entre manque de sommeil et risque de démence.
D’après l’OMS, en 2030, 82 millions de personnes pourraient être atteintes de démence, 152 millions d’ici à 2050.