A l’occasion de la Journée européenne de prévention de l’AVC, Pourquoi Docteur revient sur la fibrillation auriculaire, ou fibrillation atriale, un trouble du rythme cardiaque très fréquent dont le dépistage est difficile lorsqu’il n’y a pas de signe apparent. En plus des actions de dépistage ciblées sur les personnes à risque, les recommandations internationales et européennes prônent la prise régulière du pouls à partir de 40 ans et en particulier après 65 ans.
Un trouble du rythme cardiaque souvent silencieuse
La fibrillation auriculaire, ou FA, est une maladie qui provoque la contraction rapide, irrégulière et anarchique du cœur avec un risque élevé d’incapacité à pomper correctement le sang et de sa stagnation dans les cavités du cœur.
Il s’agit de la forme la plus fréquente d’arythmie cardiaque : 2% de la population est concernée mais une personne sur 10 après 65 ans. Si elle peut se manifester par des palpitations et un malaise, malheureusement, cette arythmie est très souvent silencieuse alors qu’elle expose à un risque majeur d’AVC.
Une épidémie qui n’est pas sans conséquences
Cette arythmie du cœur représente un risque majeur de mortalité et multiplie par cinq le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC). Le trouble du rythme provoque une stagnation du sang dans certaines parties du cœur (l’oreillette gauche), où peuvent se former des caillots de sang qui peuvent ensuite migrer dans la circulation générale.
Un lien au long cours entre le développement de la fibrillation auriculaire et celui de l’insuffisance cardiaque est démontré. Enfin, les personnes qui souffrent de fibrillation cardiaque sont à risque de démence, surtout si elles ont déjà souffert d’un accident vasculaire cérébral.
Le dépistage médical des personnes à risque
Un dépistage qui ne reposerait que sur les symptômes ne détecterait qu’une faible part des fibrillations auriculaires, et notamment pas celles qui sont dites « silencieuses », lorsqu’aucun symptôme n’est perçu. La détection médicale de ce type d’arythmie peut être faite chez les personnes à risque (personnes âgées, hypertendues, avec diabète, hypercholestérolémie ou insuffisance cardiaque. Elle a été facilitée par les dispositifs de surveillance cardiaque en continu comme des holters qui permettent un suivi de l’activité électrique du cœur sur quelque jours ou quelques semaines.
Researchers using UK Biobank aim to develop a low-cost automated screening test for paroxysmal atrial fibrillation (PAF), a common, treatable disease associated with stroke. This will allow detection of PAF sufferers from their sinus rhythm ECGs:https://t.co/tlVmney6bV
— UK Biobank (@uk_biobank) May 8, 2018
Le dépistage systématique à partir d’un certain âge
Cependant, le dépistage médical systématique de toute la population n’est pas possible, car trop coûteux. Par contre, il est possible de s’auto-dépister en prenant son pouls au poignet et au cou, bien sûr en cas de malaise ou de palpitation, mais surtout régulièrement à partir de 40 ans.
La palpation du pouls, comme le préconise actuellement la Société européenne de cardiologie, permet de suspecter une fibrillation auriculaire si le rythme est irrégulier et très rapide. Votre médecin réalisera alors un électrocardiogramme (ECG) pour la confirmer et prendre toutes les mesures qui s’imposent.