Personne n’a oublié les attentats du 11 septembre 2001 à New-York. Et certainement pas les centaines de pompiers qui sont intervenus ce jour-là. Ils gardent en eux des traces de l’évènement. Et cela se répercute sur leur santé.
Selon une étude américaine, publiée dans la revue JAMA Oncology, ces sauveteurs ont été exposés à des agents très toxiques sur le site du World Trade Center. Des agents cancérigènes, contenus dans les poussières et les débris, qui peuvent causer chez eux une gammapathie monoclonale de signification indéterminée (MGUS), une maladie pré-cancéreuse.
Plus de pompiers malades
La gammapathie monoclonale de signification indéterminée est une anomalie sanguine qui peut ne pas poser de problème. Mais elle peut aussi évoluer vers un myélome multiple, un type de cancer du sang. Aux Etats-Unis, 30 000 personnes sont diagnostiquées chaque année. La plupart des cas de myélome multiple sont diagnostiqués chez des personnes de plus de 65 ans, et seulement 5% des cas surviennent chez des personnes de moins de 50 ans.
Les chercheurs du Collège de médecine Albert Einstein, du système de santé de Montefiore, du Fire Department of the City of NewYork (FDNY) et du Mémorial Sloan Kettering Cancer Center ont évalué la prévalence de MGUS sur une population de 781 pompiers exposés aux agents toxiques, en comparaison avec un groupe non exposé. Résultat, la prévalence de MGUS chez les pompiers était près de deux fois plus élevée.
De plus, cette anomalie sanguine apparait chez les pompiers à un plus jeune âge, ce qui laisse penser aux chercheurs qu’ils ont plus de risques de développer un myélome multiple.
Prédire les cas de cancer dans l’avenir
Dans la seconde étude, les chercheurs ont cherché à prédire le nombre de cas de cancers liés à l’opération de sauvetage du World Trade Center qui seront diagnostiqués, à partir du 1er janvier 2012 et jusqu’au 31 décembre 2031.
Selon eux, ils seraient 2 960, contre 2 596 sur une population témoin. De précédentes études avaient déjà monté la recrudescence de cancers parmi les personnes qui étaient en première ligne lors de l’attentat du 11 septembre. Pas uniquement des myélomes multiples, mais aussi des leucémies, des cancers de la prostate ou encore des leucémies.
Les résultats de cette étude soulignent alors l’importance des tests de gammapathie monoclonale de signification indéterminée pour prévenir les risques de cancer.