La stimulation magnétique transcrânienne est de plus en plus utilisée pour des maladies très variées, de quoi s’agit il ?
La stimulation magnétique transcrânienne est une technique médicale non invasive, on n’ouvre pas la boîte crânienne, et on n’a pas besoin d’anesthésie. C’est une méthode de traitement qui a été mise au point au début des années 90 et qui est en plein développement.
Concrètement, le malade se retrouve avec une sorte de casque sur la tête ?
Oui, c’est un peu ça, c’est un dispositif posé sur la tête qui crée des champs magnétiques. Et ces champs magnétiques modifient l'activité des neurones situés à proximité. L'utilisation la plus courante, pratiquée dans les services spécialisés de certains hôpitaux universitaires, est la stimulation répétitive : on stimule une zone précise pendant un intervalle de temps donné, de manière à modifier sensiblement l'activité de la région visée…
Donc pas d’opération chirurgicale. Mais quelles sont les maladies qui sont traitées avec cette technique ?
En fait, il y en a de plus en plus… et c’est la raison pour laquelle je vous en parle. Par exemple, il y a quelques semaines une équipe de chercheurs américains a montré que cela pouvait réduire la dépendance au tabac… Il ne s’agit que d’un petit essai scientifique, ne comprenant que 16 personnes, mais les chercheurs espèrent déjà que cela pourrait être intéressant pour les addictions à l’alcool, à la drogue… Et une équipe française mène actuellement un essai sur une quarantaine de personnes addictes aux jeux.
Cette technique est-elle aussi utilisée pour d’autres maladies psychiatriques ?
Oui, la stimulation magnétique transcranienne répétitive a fait preuve de son efficacité dans le traitement de la dépression résistante. A tel point que depuis l’année dernière aux Etats-Unis, les autorités sanitaires ont autorisé le remboursement de cette technique dans cette indication. Elle est aussi utilisée avec des résultats intéressants dans le traitement des hallucinations auditives, les fameuses voix qu’une personne schizophrène peut entendre. Mais, cette stratégie thérapeutique dépasse le champs de la psychiatrie, puiqu’elle est aussi utilisée dans le traitement des accouphènes ou de certaines douleurs.
Est-ce que cette technique peut avoir des effets secondaires, comme donner mal à la tête ?
D’après la littérature scientifique, peu d’effets indésirables ont été relevés si bien entendu les paramètres de sécurité sont respectés. Ensuite, c’est vrai, il peut y avoir quelques maux de tête passagers. Dernière précision, avec vingt ans de recul, les spécialistes ne relèvent aucun cas de cancer. Il faut noter que ces ondes n’ont rien avoir avec les ondes de radiofréquence ou les ondes de téléphone.