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Progrès médical

Cancer du sein : une pilule pour faciliter le diagnostic

Par Charlotte Arce

Des chercheurs de l’Université du Michigan viennent de développer une pilule pour obtenir un diagnostic plus détaillé en cas de cancer du sein. Une fois ingérée, elle permet d’obtenir des informations précises sur l’emplacement et le type de tumeur, évitant ainsi les traitements invasifs et inutiles.

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Cancer le plus répandu chez les femmes, le cancer du sein touche 54 000 nouvelles personnes et occasionne près de 12 000 décès chaque année. Diagnostiqué suffisamment tôt, il peut être guéri dans 9 cas sur 10.

Or, dans certains cas, il peut être difficile de faire la distinction entre des tumeurs malignes et bénignes, ou encore entre une forme de cancer évoluant rapidement et et une autre bien plus lente à se développer. Ce manque de clarté peut amener les professionnels de santé à se tourner vers des procédures invasives, lourdes, douloureuses et parfois inutiles pour les patientes.

Une équipe de chercheurs de l’Université du Michigan, aux États-Unis, a peut-être trouvé le moyen d’établir un diagnostic plus complet et plus fiable grâce à une pilule qui, une fois ingérée, agit comme un agent d’imagerie moléculaire et donne des informations précises sur l’emplacement et le type de tumeur. Un compte rendu détaillé des résultats des scientifiques a été publié dans la revue Molecular Pharmaceutics.

Un colorant visible à la lumière infrarouge

La pilule mise au point par l’équipe de chercheurs porte un agent spécial de coloration qui marque les tumeurs en répondant à une molécule présente dans les cellules tumorales, dans les vaisseaux sanguins alimentant la croissance des tumeurs et dans les tissus enflammés. Ce "colorant" devient visible sous la lumière infrarouge, qui peut facilement pénétrer et "scanner" le corps sans l’exposer à certains risques inhérents.

Une fois absorbé dans le corps, ce marqueur révèle avec précision où se situent les tumeurs et fournit également des informations sur le type de tumeur en rendant visibles les différentes molécules présentes à la surface des cellules tumorales.

D’après le Pr Greg Thurber, auteur principal de l’étude, la pilule pourra aider les spécialistes à différencier les nodules malins des bénins, et à évaluer le type de tumeur cancéreuse. De plus, ajoute-t-il, contrairement aux colorants infrarouges injectables, celui présent dans la pilule ne risque pas de déclencher des réactions indésirables potentiellement graves chez les patients.

Des essais cliniques à poursuivre

Toutefois, les obstacles à la mise sur le marché de cette pilule colorante sont encore nombreux. Intitulée "piggyback", la pilule actuelle n’a pu atteindre les essais cliniques de phase II. L’agent thérapeutique s’est en effet avéré inefficace. En revanche, affirment les chercheurs, la composition de la pilule était idéale pour transporter des macromolécules dans la circulation sanguine et cibler les cellules tumorales.

Testée sur des souris, la pilule a donc fonctionné comme elle le devait, en délivrant le colorant sur les sites tumoraux et en marquant les nodules. Une bonne nouvelle, puisque cela signifie que la pilule a survécu à l’environnement acide de l’estomac et n’a pas été éliminée par le foie. D’autres recherches sont cependant nécessaires avant des essais cliniques sur des patients et une éventuelle mise sur le marché.