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Justice

Une patiente vit 12 ans avec un cathéter dans le corps sans le savoir : peut-elle souffrir de troubles psychologiques ?

Par la rédaction avec Mathilde Debry

Non, selon la justice. Pourtant, les troubles psychologiques peuvent être d’origine très diverses et recouvrir de multiples symptômes.

ivan68 / Istock

 Le CHU de Caen a bien été condamné à verser 4 000 euros à une ancienne patiente, mais la cour a estimé que "l’origine organique des troubles psychologiques n’est pas établie".

4000 euros au lieu de 32 000

La patiente a pourtant passé douze ans avec un cathéter dans le corps oublié à la suite d’une opération. Comme le raconte Ouest-France, elle se fait opérer en 2006 pour un écoulement nasal qui avait nécessité la pose d’un drainage, réalisé avec un cathéter de 20 cm dans le rachis lombaire (une partie de la colonne vertébrale, NDLR). A la fin de l’opération, le personnel soignant oublie de lui retirer le cathéter. La sexagénaire vivra douze ans avec ce corps étranger sans le savoir.

Ce défaut d’information et ses conséquences psychologiques inhérentes ont conduit la patiente à demander réparation auprès du CHU de Caen. Elle réclame 32 000 euros. Une requête que le tribunal administratif de Caen avait partiellement entendu en première instance, lui accordant 4000 euros de dommages et intérêts. La cour administrative d’appel de Nantes a suivi cette décision, estimant comme son prédécesseur que "l’origine organique des troubles psychologiques n’est pas établie".

Episiotomie, attentat, vivre sans domicile

Rappelons que les troubles psychologiques peuvent être d’origine très diverses et recouvrir de multiples symptômes. L’épisiotomie n’est par exemple pas anodine sur la psyché des femmes qui la subissent. Cet acte chirurgical qui consiste à inciser le périnée au moment de l’accouchement laisserait en effet des séquelles psychologiques, selon une étude publiée dans la revue International Journal of Women’s Health.

L’Etat français a également reconnu le "préjudice d’angoisse" dans le but d’indemniser les victimes des attentats de Paris du 13 novembre 2015.

Par ailleurs, les enfants qui vivent sans domicile sont nettement plus à risque de troubles mentaux que les autres, selon une recherche de l’Observatoire du Samu social. Les résultats montrent que 28,3 % de ces enfants rencontrent des problèmes émotionnels (anxiété, tristesse…) et 23,4 % des troubles du comportement comme de l’agressivité ou de la violence. 17,7 % présentent des symptômes d’hyperactivité et d’inattention, 10,7 % des problèmes relationnels.