Pour protester contre les compteurs communicants Linky, 300 personnes de tous âges ont formé une chaîne humaine samedi dans le village d'Autrans (Isère). Selon eux, cette machine destinée à suivre les consommations d’électricité serait susceptible de provoquer des problèmes de santé à cause des ondes dégagées par le système de transmission des données de l'appareil.
Venus de toute la Bretagne, des opposants à l’installation des compteurs linky manifestent également aujourd’hui à Pontivy et Saint Malo. Ils dénnoncent le "harcèlement" de la société productrice Enedis pour installer ses compteurs, y compris contre le gré de certains particuliers, réclament l'application du principe de précaution et exigent "un moratoire et l’arrêt immédiat du déploiement des compteurs/capteurs Linky (et autres) et le retrait des capteurs posés !".
Fonctions cognitives
De récents travaux d’expertise menés par l’Anses sur l’effet des ondes sur la santé ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’effets des radiofréquences chez l’enfant sur le comportement, les fonctions auditives, le développement, le système reproducteur mâle et femelle, le système immunitaire, la toxicité systémique, les effets cancérogènes et les effets tératogènes. L'Agence conclut en revanche "à un effet possible de l’exposition aux radiofréquences sur le bien-être des enfants et leurs fonctions cognitives (mémoire, fonctions exécutives, attention), même si "les effets observés sur le bien-être pourraient toutefois davantage être liés à l’usage des téléphones mobiles plutôt qu’aux radiofréquences qu’ils émettent".
Vertiges, nausées, troubles du sommeil, fatigue, sensation de brûlures
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a également récemment publié un rapport reconnaissant officiellement "la réalité" des symptômes exprimés par certains patients dits électro-hypersensibles (EHS), c'est à dire ultra sensibles aux vibrations des ondes électromagnétiques environnantes (antennes relais, wifi, téléphones portables, micro-ondes...). "Il n'existe pas de critères de diagnostic de l'EHS validées à ce jour", explique l'Anses après trois ans de recherche. Mais "quoi qu'il en soit, les plaintes (maux de tête, vertiges, nausées, troubles du sommeil, fatigue, sensation de brûlures, fourmillements dans les mains, irritabilité...) formulées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue".
L’Anses estime néanmoins "qu’une évaluation de la prévalence de l’EHS reste très difficile à faire ; les données scientifiques sur le pourcentage de personnes se déclarant EHS dans la population en France et à l’international ne sont pas fiables, elles sont comprises entre 0,7 et 13,3 %". L'Agence ajoute également que les données les plus récentes "ne semblent pas confirmer la perspective d’une augmentation progressive de la prévalence de l’EHS qui avait été suggérée par certaines études plus anciennes".
Tumeurs du cœur
Aux Etats-Unis, le gouvernement américain a mis le paquet avec deux études à 25 millions de dollars sur les effets des ondes de radiofréquences émises par les téléphones portables. Menées sur 10 ans et 3 000 animaux, ces deux études sont considérées par les spécialistes comme les plus importantes à ce jour.
Elles ont permis de tester sur des rats et des souris mâles et femelles les effets de différents types d’ondes (GSM et CDMA) de différentes intensités, à court terme (0, 3, 6 et 9 W/kg, 5 à 7 jours par semaine sur 28 jours) comme à long terme (0, 1,5, 3 et 6 W/kg, 7 jours par semaine sur 2 ans). Les rongeurs ont été soumis à une exposition quotidienne dépassant 9 heures par séquences de 10 minutes sur 18 heures au moins, ce qui en fait une exposition plus qu’intensive.
Ces deux rapports confirment les résultats déjà publiés en 2016 qui avaient objectivés une légère augmentation des tumeurs du cœur et du cerveau chez les rats mâles, mais pas chez les femelles.