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Témoignage

Addiction au sexe : une mère de famille raconte son calvaire (VIDEO)

Par Raphaëlle de Tappie

Rebecca Barker, une infirmière britannique vivant aujourd'hui en France, a été accro au sexe. Afin d'interpeller les autorités publiques sur ce mal encore trop mal reconnu, elle a raconté l'enfer qu'elle a vécu à la BBC. 

koya79/Istock

"Faire l’amour cinq fois par jour ne me suffisait même plus". Ainsi commence le poignant témoignage de Rebecca Barker, une infirmière britannique de 37 ans, pour la BBC. La jeune femme, mère de trois enfants, originaire du North Yorkshire, se définit elle-même comme une ancienne accro au sexe et voudrait interpeller les autorités publiques sur cette addiction encore trop ignorée selon elle.

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"Ça a commencé après la naissance de mon troisième enfant et je faisais une dépression, j’ai commencé à avoir envie de sexe plus souvent", explique-t-elle dans la vidéo parue mardi sur le site de la BBC au sujet du mal qui l’a rongé à partir de 2014. Un changement qui n’a pas été sans déplaire à son partenaire. Au début du moins.

Un stade ingérable

"J’avais la chance qu’on travaille ensemble de la maison donc on avait l’opportunité de le faire beaucoup", raconte Rebecca. "Au début, il appréciait assez. Après quelques mois, il a commencé à devenir suspicieux et à se demander pourquoi je voulais faire l’amour si souvent. Il a fini par m’accuser d’adultère. Il a dû penser que je me sentais coupable et que c’était pour cela que je voulais coucher avec lui", se souvient-elle.

Car cette envie de sexe a rapidement atteint un stade ingérable. "C’était littéralement la première chose à laquelle je pensais en me levant. Je ne pouvais tout simplement pas me sortir l’idée de la tête", explique Rebecca. Et de détailler : "c’était comme si tout m’évoquait le sexe. Mon corps tout entier le réclamait. Après le sexe, je me sentais bien immédiatement. Mais cinq minutes ensuite, j’en avais de nouveau besoin".

Plus de compagnon ni de vie sociale

Cette addiction aura finalement raison de sa relation amoureuse, son compagnon se sentant complètement dépassé, mais également de sa vie sociale. "J’en suis arrivée à un point où c’était la seule chose à laquelle je pouvais penser. C’en était devenu pénible de sortir chez moi. Je restais enfermée chez moi, parce que j’avais honte. La compagnie d’autres gens m’était très inconfortable". A cette époque, "j’avais l’impression que rien ne pourrait m’aider", se remémore-t-elle. Afin de s’en sortir, la jeune femme a décidé de changer de travail et même de pays. Elle a déménagé en France et, aujourd’hui enfin tirée d’affaire, elle a décidé témoigner afin que l’addiction au sexe soit reconnue par le National Health Service, les autorités médicales au Royaume-Uni, comme une réelle addiction et traitée au même titre que l’alcoolisme ou la dépendance à la drogue.

Car si elle fait l’objet de nombreux débats, la dépendance sexuelle n’est pas encore référencée par le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DMS-IV) au titre d’addiction. Tout comme au Royaume-Uni, où Rebecca n’a pu recevoir aucune aide publique, en France, ce mal est très rarement traité dans les établissements hospitaliers, et les malades doivent aller voir des psychanalystes spécialisés dans l’espoir d’aller mieux. Mais aucun médicament n’arrive actuellement à en venir à bout. Alors, à défaut de recevoir un traitement adapté, les "dépendants affectifs et sexuels", peuvent toujours se tourner auprès de la DASA (Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes), une fédération qui, par le biais de réunions anonymes, propose une solution en douze étapes, très axées autour de Dieu, pour aider les personnes qui en ressentent le besoin.