"À l’approche des congés et des ponts du mois de mai, l’Établissement français du sang (EFS) a besoin de vous et lance un appel national d’urgence". Inquiet que les réserves ne s'épuisent en ce début de mai, l'EFS tente de mobiliser les donneurs de sang potentiels dans le cadre d'une campagne lancée le 3 avril pour renforcer les réserves de globules rouges.
"Il est important que le plus grand nombre de donneurs entendent l’appel et se déplacent en masse pour donner dès à présent", insiste l'organisme qui rappelle que "10 000 dons de sang sont nécessaires chaque jour" pour soigner les patients : "pour que les réserves soient reconstituées régulièrement, il est essentiel que les donneurs répondent présents chaque jour de l’année". La difficulté de cette éternelle collecte de sang réside dans le fait que les collectes ont une durée de vie limitée : à 5 jours pour les plaquettes et 42 jours pour les globules rouges. "Aucun produit ne peut se substituer au sang des donneurs bénévoles", rappelle l'organisme.
En France, près d’un tiers des transfusions sanguines sont réalisées dans les services d’oncologie, notamment à destination des personnes atteintes de lymphomes ou de leucémies, des maladies qui affectent directement le sang. En Bretagne, 50 000 des 144 000 dons de sang annuels sont destinés aux malades d’un cancer.
Comment savoir si l’on peut donner son sang ?
Contrairement à d’autres pays, comme les États-Unis, le don de sang en France se fonde sur le principe du bénévolat, à l’instar de tous les dons d’organes. Impératif éthique, le don volontaire et gratuit est aussi une sécurité sanitaire : dans les pays pratiquant le don payant, il arrive que certains donneurs, motivés par l’appât du gain, mentent lors de l’entretien préalable au prélèvement. Mais si le don de sang est un acte généreux, il est néanmoins encadré par des règles définies par une directive européenne, selon des critères de sélection des donneurs communs à tous les Etats membres de l’Union. En France, cette directive est transposée sous la forme d’un arrêté ministériel.
En pratique, il faut être âgé de 18 à 70 ans, peser plus de 50 kg et être reconnu apte lors de l'entretien qui précède le don. Après 60 ans, le premier don est soumis à l'appréciation d'un médecin de l'EFS. Plus précisément, les hommes peuvent donner leur sang jusqu'à 6 fois par an et les femmes jusqu'à 4 fois, mais il faut respecter un délai de 8 semaines minimum entre deux dons. Des contre-indications liées à des actes de soin, un état de santé, des pratiques personnelles, sexuelles, des séjours à l'étranger ou la prise de certains médicaments et antibiotiques sont à répertoriées sur le site de l'EFS.
Si un volontaire a des antécédents de paludisme, a subi une opération chirurgicale dans les 4 derniers mois, est porteur d'une infection du sang (VIH, hépatites virales...) vient de se faire tatouer, a voyagé dans une région où peuvent sévir des maladies tropicales dans les 4 derniers mois, ou encore a eu des relations sexuelles pour de l'argent ou de la drogue durant les 12 derniers mois, il ne pourra pas donner son sang. Ceci pour garantir la sécurité des donneurs et des receveurs.