Un détendu de 32 ans incarcéré en juin dernier à Valenciennes a été hospitalisé le 1er mai dernier à la suite de violents maux de ventre. Après plusieurs examens, les médecins lui ont diagnostiqué un cancer du côlon. Si son état nécessite forcément des soins, le détenu a tout de même été reconduit dans sa cellule. Depuis, sa famille se bat pour le faire hospitaliser, rapporte La Voix du Nord. "Le foie est atteint, il a perdu vingt kilos en quatre jours. Il ne se nourrit plus, même un verre d’eau, il le vomit", s'inquiète-t-elle.
Les proches du patient ont écrit à la maison d’arrêt, contacté l’Observatoire international des prisons et se sont rapprochés d’un avocat, mais en vain. Même lorsqu'ils ont voulu déposer plainte, la police n'a rien voulu entendre : "les policiers n’ont pas voulu prendre celle-ci, il nous faut le dossier médical. On est perdu, on ne sait plus quoi faire".
Pourquoi le détenu a-t-il été reconduit en prison ?
La loi de janvier 1994 ayant confié au ministère de la Santé la prise en charge sanitaire des personnes détenues dans l’ensemble des établissements pénitentiaires, celui-ci s’est employé depuis lors avec le ministère chargé de la justice à garantir l’égal accès aux soins de ces personnes. Selon une circulaire du ministère de la Justice, l'hospitalisation d'un détenu est demandée par un médecin. "Les modalités d’admission sont définies conjointement" entre l'établissement pénitentiaire et l'hôpital. "Le médecin se charge également, si l’état de santé du patient le nécessite, de solliciter auprès du directeur de l’établissement de santé, du personnel soignant pour le transport du patient".
La Direction interrégionale des services pénitentiaires des Hauts-de-France a en effet indiqué que le retour en détention ne peut se faire que sous indication médicale. Ce sont donc les médecins qui ont estimé que l'état de santé du détenu était compatible avec l’environnement pénitentiaire. Sa prise en charge est donc la même que le grand public, mais avec l’assistance du centre hospitalier de Valenciennes.
Me Broyard, l'avocat de la famille, a fait savoir que "la direction a été contactée. On m’a promis de regarder mon courrier au plus vite. S’il ne supporte pas son traitement, on ne peut pas le laisser en maison d’arrêt. J’ai demandé un permis de communiquer (la possibilité de rencontrer son client). Après une expertise médicale, le juge d’application des peines pourrait prononcer une suspension de détention ou une liberté conditionnelle. Mais tout cela prend du temps."