La peur de voir les capacités des chirurgiens décliner avec l’âge n’a pas lieu d’être. Selon une nouvelle étude publiée dans le British Medical Journal, ces médecins deviendraient mêmes plus performants avec l’âge.
Taux de mortalité opératoire
Les chercheurs ont analysé les parcours médicaux de 892 187 patients, opérés par 45 826 chirurgiens. Ils ont considéré leur "taux de mortalité opératoire", c’est-à-dire si leur risque de mourir au cours de l'opération et jusqu’à 30 jours après l’intervention. Résultat : le taux de mortalité opératoire des patients des chirurgiens âgés de moins de 40 ans était de 6,6%, tandis qu’il descendait à 6,3% pour les chirurgiens âgés de 60 ans et plus (6,5 % pour les chirurgiens âgés de 40 à 49 ans et 6,4% pour les chirurgiens âgés de 50 à 59 ans).
Les femmes chirurgiens dans la cinquantaine sont associées au taux de mortalité opératoire le plus faible de l’étude. Hormis cette donnée, les chercheurs n’ont pas constaté de différences entre les statistiques opératoires des chirurgiens de sexe masculin et celles des chirurgiens de sexe féminin. Dans le même ordre d’idée, une autre étude menée au Canada vient de prouver que les patients traités par des femmes chirurgiens avaient un taux de mortalité légèrement inférieur à la moyenne.
47% des médecins français ont 55 ans ou plus
L’étude s’est basée sur un échantillon d’Américains limité aux bénéficiaires de l'assurance-maladie ayant subi une intervention chirurgicale majeure entre 2011 et 2014. Les patients étaient âgés de 65 à 99 ans.
En France, 47% des médecins ont 55 ans ou plus (alors que c’est le cas de 18 % des cadres et professions intellectuelles supérieures) et 30% ont 60 ans ou plus, selon une toute nouvelle étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques).
L’âge moyen des médecins français (51 ans) est élevé car les générations actuellement proches de la retraite sont issues des numerus clausus importants des années 1970 (proches des niveaux actuels, autour de 8 000), tandis que les générations suivantes ont connu des numerus clausus plus bas (inférieurs à 4 000 dans les années 1990).