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Epidémie d'Ebola en RDC : l'OMS s'attend au «pire des scénarios», neuf pays voisins sont déjà en «état d'alerte»

Une nouvelle épidémie d'Ebola a fait 18 décès entre le 4 avril et le 9 mai, dans la région de Bikoro en République démocratique du Congo. Neuf pays voisins sont en "état d'alerte".

Epidémie d'Ebola en RDC : l'OMS s'attend au \ robertonencini /istock




La République démocratique du Congo lutte actuellement contre sa neuvième épidémie d'Ebola depuis 1976. "Nous sommes très préoccupés et nous nous préparons à tous les scénarios y compris au pire des scénarios", a déclaré ce vendredi Peter Salama, directeur du Programme de gestion des situations d'urgence de l'OMS. Au total, 32 cas dont 18 décès ont été recensés entre le 4 avril et le 9 mai, dans la région de Bikoro. Quatre personnes infectées faisaient partie du personnel soignant. 

L'épidémie "semble être géographiquement limitée" dans une "région éloignée". Néanmoins précise l'OMS, "compte tenu des données disponibles, le risque global est considéré comme élevé au niveau national en raison de la nature de la maladie et du manque d'informations épidémiologiques et démographiques pour estimer l'ampleur de l'épidémie".

La République centrafricaine et la République du Congo menacées

Des équipes médicales du ministère de la Santé de la RDC, appuyée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Médecins sans frontière (MSF), sont sur place depuis plusieurs jours. Selon eux, la souche du virus serait du "Zaïre". Selon Peter Salama, l'ONU attend de mettre en place un pont aérien pour acheminer du matériel médical par hélicoptères dans les prochains jours. L'OMS attend également la permission des autorités de la RDC pour distribuer un vaccin expérimental contre le virus. Neuf pays voisins sont en "état d'alerte" et le risque a été jugé "élevé" pour la République centrafricaine et la République du Congo.

"Notre principale priorité est d’atteindre Bikoro pour travailler avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo et les partenaires pour réduire les pertes en vies humaines et les souffrances en lien avec cette nouvelle épidémie d’Ebola", avait déclaré le docteur Peter Salama en début de semaine. En 2017, le gouvernement était parvenu à limiter les pertes humaines, recensant ainsi 4 décès. Mais les années précédentes, le virus avait causé la mort de plus de 11 000 personnes en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone.

Comment se transmet Ebola ?

L'ampleur était telle, que l'Institut Pasteur s'était mobilisé sur le terrain pour tenter de développer un vaccin efficace. Des chercheurs de l'Institut étaient même parvenus à reconstruire les chaînes de transmission du virus Ebola et leur contexte, au sein de la capitale guinéenne. Ce travail d’enquête mené auprès des patients, de leurs familles et de leurs voisins, a permis de mesurer la transmission d’Ebola entre individus dans différents contextes et à différents moments de l’épidémie.

Illustration : Arbres de transmission du virus Ebola. Dans les cercles sont inscrites les dates de début de symptômes pour les cas ayant infectés plus de 3 personnes. La taille des cercles est proportionnelle au nombre de personnes que le cas a infecté. Source : Institut Pasteur

Où en est la recherche ?

La communauté scientifique continue ses recherches car même si des vaccins ont été mis à jour, aucun traitement efficace n’a été validé à ce jour. Dernièrement, des chercheurs ont montré l’efficacité d’un antiviral japonais, le Favipiravir, utilisé contre la grippe. Testé à faibles doses chez l’homme, il avait réduit le taux de mortalité de moitiéUne nouvelle étude, menée par des chercheurs français de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), prouve une nouvelle fois l’efficacité du Favipiravir, mais s'il est administré à hautes doses. 

Pour mener cette étude, les chercheurs de l’Inserm ont infecté 26 primates avec une souche du virus Ebola et les ont ensuite suivis pendant 21 jours. La moitié d'entre eux a bénéficié d’un traitement, l’autre non. Ceux recevant du Favipiravir ont été traités deux jours avant l’infection, à hauteur de deux doses par jour. Trois sous-groupes ont été soignés avec une dose de Favipiravir différente: 100mg par kg, 150 mg par kg et 180mg par kg.

Tous les animaux qui n’ont pas été traités ou qui ont reçu la plus faible dose de Favipiravir sont morts dans les dix jours suivant l’infection. Deux primates sur 5 (soit 40%) ayant reçu 150mg par kg de Favipiravir étaient encore vivants après 21 jours. Le taux de survie était meilleur en administrant la plus haute dose (180mg par kg): 3 animaux sur 5 ont survécu (60%). 

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