C'est un mal fréquent en France. L’ostéoporose concerne une femme sur quatre et un homme sur 8 après 50 ans. Avec l’âge, le risque d’en être atteint augmente. Par exemple pour les femmes, la fréquence de l’affection est de 40% chez les femmes de plus de 65 ans, pour les femmes de plus de 80 ans, elle est de 70%. La maladie fragilise le squelette et augmente le risque de fracture, on parle dans ce cas de fracture ostéoporotique ou fracture de fragilité osseuse. Les plus fréquentes touchent les vertèbres, le col fémoral, les os de l’avant-bras, du bras, des côtes ou le bassin.
Pour soigner les fractures vertébrales, il existe deux types de traitements. Le premier consiste à soulager la douleur, le second à réparer en quelque sorte les vertèbres abîmées avec une vertébroplastie. Les vertèbres fracturées sont ponctionnées et du "ciment" est injecté dans la vertèbre afin de diminuer le tassement vertébral (en réalité le ciment est une résine acrylique). Les études menées sur l'intérêt du traitement des fractures vertébrales ostéoporotiques par vertébroplastie sont divergentes. Une nouvelle étude parue dans le British Medical Journal montre que ce traitement ne serait pas plus efficace que les injections d’anesthésiant.
Trial results do not support using percutaneous vertebroplasty to treat acute osteoporotic vertebral compression fractures https://t.co/jslKfAnNTh #BMJResearch with #BMJInfographic pic.twitter.com/mTx9JjLIFq
— The BMJ (@bmj_latest) May 11, 2018
Des résultats similaires avec les deux traitements
180 personnes ont participé à l’étude, menée par des chercheurs néerlandais et américains. Toutes étaient âgées de plus de 50 ans, et avaient entre 1 et 3 fractures liées à un tassement vertébral depuis moins de 6 semaines. Une partie d’entre elles a subi une vertébroplastie, l’autre a reçu seulement les injections vertébrales d’anesthésique qui sont le premier temps de la procédure. Les effets de ces traitements ont été étudié sur une période d’un an. La réduction de la douleur sur différentes périodes, l’amélioration de la qualité de vie et la réduction de la consommation d'antalgiques et du handicap ont été mesurées. Tous les malades ont reçu un traitement anti-ostéoporotique efficace selon les recommandations en vigueur.
La réduction de la douleur est significative dans les deux groupes à toutes les périodes, surtout les taux de réduction de la douleur et de la consommation d'antalgiques sont sensiblement les mêmes entre les deux traitements. Quant aux effets sur la qualité de vie et sur la réduction du handicap, ils étaient aussi similaires pour les deux groupes. Deux complications sont survenues dans le groupe vertébroplastie.
Pour comprendre ce graphique, le score VAS correspond à l'échelle de douleur. La "sham procedure" correspond au traitement à base d'injections d'anesthésiants et à la simulation de vertébroplastie.
Un traitement réservé à certains cas
Dans les analyses ultérieures, il apparaît que les malades du groupe "placebo" ont vu leur fractures s'aggraver et se tasser un peu plus, avec une consommation plus prolongée d'antidouleur.
Selon ces chercheurs, la vertébroplastie ne doit pas être proposée comme le traitement standard des fractures vertébrale ostéoporotiques, mais seulement quand ses bénéfices sont supérieurs aux risques, et uniquement pour des patients qui ont plus de trois fractures qui restent douloureuses depuis au moins 6 semaines. Ces indication peuvent être modulées, en particulier chez les personnes très âgées chez lesquelles les antalgiques opioïdes sont souvent mal tolérés et qui ne doivent pas rester alitées trop longtemps sous peine de complications.
Chaque année, il y aurait entre 50 000 et 75 000 fractures vertébrales liées à l’ostéoporose en France. Cette maladie ferait plus de morts que les accidents de la route chaque année.