La prolifération du moustique tigre en France métropolitaine oblige certaines communes à prendre leurs précautions. A Blagnac, en Occitanie, les habitants n'ont pas hésité à rassembler des colonies de chauves-souris. Friandes de ces insectes, elles sont capables d'en avaler entre 2000 et 5000 chaque nuit. On les appelle des insectivores. Des agents municipaux et des enfants de la commune ont été chargés de fabriquer des nichoirs à chauves-souris. Des sortes de boîtes en bois, épaisses d'une dizaine de centimètres, que l'on accroche entre trois et cinq mètres au-dessus du sol.
En 2016, la ville de Marmande, dans le Lot-et-Garonne, avait également mis en place un dispositif chauves-souris pour lutter contre la prolifération du moustique tigre, vecteur de plusieurs maladies comme la dengue, le zika ou encore le chikungunya. A Villeneuve-lès-Avignon, un vétérinaire à la retraite avait également installé un nichoir dans le potager collectif de son association de jardinage, près du Rhône. "Une pipistrelle (race de chauve-souris, NDLR) mange l’équivalent de 3000 moustiques par nuit. L’efficacité c'est non pas qu’elle les mange, mais que plus il y a de chauves-souris, plus il y a d’ultra-sons émis par les chauves-souris. Et rien que les ultra sons feraient fuir les insectes", expliquait le documentariste Thierry Stoecklé à France Bleu.
42 départements placés en vigilance rouge
La colonisation du territoire français par le moustique tigre est de plus en plus rapide et concerne maintenant 62 départements (42 en vigilance rouge, 20 en vigilance orange). Le ministère de la Santé a annoncé début mai la surveillance renforcée du moustique tigre, à la fois pour ralentir sa progression et "limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole". En effet, le moustique tigre s’infecte en piquant un voyageur malade, transporte le virus et le transmet secondairement à des personnes non-immunisées lors d’une prochaine piqûre. Ainsi, un cycle de transmission autochtone est généré et peut être à l’origine d’un ou plusieurs foyers épidémiques.
Les recommandations des autorités sanitaires
Les autorités sanitaires recommandent aux personnes se rendant à La Réunion par exemple, de se protéger contre les piqûres de moustique, y compris en journée, en utilisant des répulsifs pour la peau et les vêtements, et en portant des vêtements longs et amples.
"Si une personne présente dans les 7 jours suivant son retour en métropole des signes évocateurs de la dengue (douleurs articulaires, douleurs musculaires, maux de tête, éruption cutanée avec ou sans fièvre, conjonctivite), elle doit consulter un médecin et continuer à se protéger contre les piqûres de moustiques, y compris en utilisant si possible une moustiquaire, afin de ne pas transmettre la maladie en métropole, si le moustique tigre est présent dans le département", conseille le ministère de la Santé. Si vous pensez avoir vu un moustique tigre dans votre commune, vous pouvez également le signaler sur le portail officiel www.signalement-moustique.fr.
Comment reconnaître un moustique tigre ?
Sachez déjà que le moustique tigre est plus petit qu'une pièce de 1 centime : il ne mesure que quelques millimètres et a un vol assez lent qui permet de l'écraser en vol. Si vous regardez de plus près, vous verrez qu’il est noir avec des rayures blanches sur les pattes et sur l’abdomen, ce qui lui vaut son surnom de moustique tigre.
"Chacun, en modifiant son comportement et en adoptant des gestes simples et peu contraignants, peut participer à la lutte contre la prolifération des moustiques tigre et aider à prévenir l’introduction de la dengue, du chikungunya ou du zika en métropole. En particulier, il est très important de supprimer les eaux stagnantes, qui permettent la reproduction du moustique, autour de son domicile", recommande le gouvernement.
En effet, habitué à naître dans des petits gites (plantes retenant l’eau), le moustique tigre a pu aisément coloniser toutes sortes de gites larvaires que lui propose l’environnement urbain et péri-urbain comme des coupelles sous les pots de fleurs, arrosoirs, vieux pneus, gouttières bouchées, etc…. La meilleure solution pour mieux s’en prémunir est de vider toutes ces petites "retenues d’eau" ou de les renouveler au moins une fois par semaine.