Certains types d’antibiotiques pourraient favoriser la lithiase urinaire, une maladie qui se caractérise notamment par la formation de calculs rénaux. Les sulfamides multiplient même les risques par deux, selon une nouvelle étude parue le 10 mai dans le Journal of the American Society of Nephrology.
10% de la population souffre ou souffrira de calculs rénaux
Les calculs rénaux (ou coliques néphrétiques) sont des dépôts minéraux en forme de cailloux qui peuvent se former dans l'un ou l'autre ou dans les deux reins. Ils ne causent habituellement pas de dommages importants, mais peuvent se révéler très douloureux s'ils sont trop gros pour passer à travers les voies urinaires.
En France, près de 10% de la population souffre ou souffrira de calculs rénaux. Alors que la maladie touchait principalement les hommes il y a quelques années (2,7 hommes pour 1 femme), la gent féminine est presque deux fois plus concernée aujourd’hui (plus que 1,6 homme pour 1 femme). L'augmentation de cette prévalence concerne également les adolescents.
"Les raisons de cette augmentation sont inconnues, mais nos résultats suggèrent que les antibiotiques oraux jouent un rôle, surtout si l'on tient compte du fait que les enfants se voient prescrire des antibiotiques à des taux plus élevés que les adultes", soulignent les auteurs de l'étude.
Sulfamide, céphalosporine, fluoroquinolones, nitrofurantoïne et pénicillines à large spectre
Les antibiotiques de type sulfamide, céphalosporine, fluoroquinolones, nitrofurantoïne et des pénicillines à large spectre seraient particulièrement néfastes pour les reins. Parmi eux, les sulfamides comptent parmi les médicaments les plus susceptibles de favoriser une lithiase urinaire, selon les chercheurs du Children’s Hospital of Philadelphia (Etats-Unis). Ils multiplieraient même les risques par deux, surtout chez les enfants et les adolescents. Les pénicillines à large spectre arrivent en deuxième position (+27% de risques).
Pour parvenir à ces résultats, les données médicales de 13 millions de Britanniques de tout âge ont été analysées. Chacun d’entre eux a été traité avec 12 familles d’antibiotiques différentes. L'équipe de scientifiques a comparé les antécédents de traitement de 26 000 personnes souffrant de calculs rénaux aux dossiers de santé de près de 260 000 personnes qui n'avaient pas développé de calculs rénaux.