Le virus de l'hépatite B (VHB) compte plus de 250 millions de porteurs chroniques dans le monde, soit de personnes chez qui le virus reste présent plus de 6 mois après leur contamination. En France, on estime qu'elle touche environ 0,65 % des adultes âgés de 18 à 80 ans, soit approximativement 280 000 personnes et qu'environ un millier en meurt chaque année.
Dans la mesure où le virus se transmet par le sang, le sperme et les sécrétions vaginales, il est possible de le transmettre lors de rapports sexuels non protégés, par le biais de matériel comme des seringues, des aiguilles de tatouage, des brosses à dents, des rasoirs ou encore de la mère à l'enfant. En France, ce sont les transmissions par voie sexuelle et chez les usagers de drogues qui sont les plus fréquentes. Mais dans 30 % des cas, le mode de contamination reste inconnu.
Augmentation du dépistage en Ile-de-France
A l'occasion de la journée nationale de lutte contre les hépatites virales ce 15 mai, Santé Publique France a publié une étude démontrant que la vaccination avait augmenté de façon significative en France ces dernières années, mais qu'elle demeurait insuffisante chez les homosexuels.
Ainsi en 2016, 4,3 millions de tests de dépistage du VHB (hépatite B) ont été réalisés en France en laboratoire, soit plus qu'en 2010 (+11%) et 2013 (+14%). Le nombre de tests anti-VHC confirmés positifs était de 45/100 000 habitants. "Une augmentation de l’activité de dépistage a été observée dans la plupart des régions, et de façon plus marquée en Guyane, à Mayotte et en Martinique, ainsi qu’en Île-de-France", note l'agence sanitaire.
Tableau : Estimations du nombre de tests réalisés et du nombre de tests confirmés positifs VHC et VHB en 2013 et 2016, selon la région. Enquête LaboHep 2016, France.
La vaccination insuffisante chez les hommes homosexuels
Mais en menant une étude parallèle au sein d'hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les scientifiques se sont aperçus que le dépistage de l'hépatite B était encore insuffisant chez les homosexuels. Pour en arriver à ce constat, ils ont analysé le sang de 2645 hommes fréquentant 60 "établissements de convivialité gay" ("bars, saunas et backrooms") dans cinq grandes villes de France (Paris, Lille, Lyon, Nice et Montpellier).
Résultat : si "la prévalence du VHB apparaît faible" chez ces hommes, la vaccination est trop insuffisante en raison des risques. "Ces résultats incitent cependant à augmenter la couverture vaccinale contre l'hépatite B des HSH [hommes homosexuels] non immunisés vis-à-vis du VHB, notamment ceux infectés par le VIH et/ou ayant des partenaires multiples, et à poursuivre les messages et actions préventifs auprès de cette population", écrivent les auteurs.
Un dépistage précoce "des personnes infectées par les virus des hépatites permet de leur proposer "d'une prise en charge adaptée pour guérir du VHC grâce aux nouveaux agents antiviraux à action directe (AAD) ou pour réduire la progression des complications graves du foie (cirrhose ou carcinome hépatocellulaire) liées au VHB ", précise Santé Publique France. Pourtant, la couverture vaccinale est inégale, en fonction du niveau socio-économique des personnes et "insuffisante dans les sous-groupes ciblés par les recommandations".
Qu'est-ce que l'hépatite B ?
L’hépatite B est une infection virale aiguë du foie qui peut devenir chronique et être à l’origine d’une cirrhose et d’un cancer primitif du foie. La période d’incubation de l’hépatite B est de 75 jours en moyenne, mais elle peut varier entre 30 et 180 jours. Le virus est détectable 30 à 60 jours après l’infection et il peut persister dans l’organisme pour donner une forme chronique de l’hépatite B.
Dans la plupart des cas après l’infection, aucun signe clinique n’est apparent pendant la phase aiguë de l’infection, en dehors d’une fatigue assez banale. Certaines personnes en revanche, souffrent à cette période d’une maladie aiguë avec des signes invalidants qui vont persister plusieurs semaines : il peut s’agir d’un jaunissement de la peau et des yeux (ictère), d’une coloration sombre des urines, d’une fatigue extrême, de nausées, de vomissements et de douleurs abdominales assez diffuses.
Généralement, plus de 90 % des adultes en bonne santé infectés par le virus de l’hépatite B se remettront naturellement de l’infection à VHB dans l’année qui suit. L’hépatite B touche surtout les jeunes adultes et les enfants. Elle est immunisante : lorsqu'on l'a eu une fois, on ne peut pas la contracter à nouveau (en revanche, on peut avoir une autre hépatite, virale ou toxique).
Comment soigner une hépatite B ?
Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique pour l'hépatite B aiguë et le malade guérit spontanément en 28 jours en moyenne. Le traitement vise donc principalement à améliorer les signes gênants et à assurer un bon équilibre nutritionnel pour le malade (traitement symptomatique), par exemple à remplacer les pertes liquidiennes dues aux vomissements et à la diarrhée. Le médecin donnera des conseils indispensables pour éviter d’aggraver les lésions aiguës du foie avant que survienne la guérison de l’hépatite B.
Il est important d'avoir une alimentation équilibrée et de respecter une bonne hydratation à la phase aiguë.
Il est toujours conseillé aux malades de se reposer, d’éviter les aliments gras et, surtout, l'alcool (qui peut être mal toléré pendant quelques mois au cours de la phase de convalescence et provoquer des rechutes mineures).